Réunion d'urgence du Conseil de sécurité Le Temps-Agences - La Corée du Nord a affirmé hier avoir placé un "satellite" en orbite, au grand dam des Etats-Unis et du Japon qui soupçonnent un test de missile déguisé et réclament une forte réponse internationale à quelques heures d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU. Pyongyang, qui possède un long passé de déclarations sujettes à caution, a assuré avoir placé en orbite un satellite de télécommunications. Tokyo, Washington et Séoul estiment en revanche que ce tir viole deux résolutions adoptées en 2006 par le Conseil de sécurité, qui interdisent à la Corée communiste "tout nouvel essai nucléaire ou tir de missile balistique". Les quinze membres du Conseil de sécurité devaientt se réunir à 20H00 HT à New York, a annoncé le porte-parole de l'ambassadeur mexicain à l'ONU, Claude Heller, dont le pays assure ce mois-ci la présidence du Conseil. Le président américain, Barack Obama, a quant à lui réprouvé une "provocation" et appelé à une "réponse internationale forte". "Le lancement aujourd'hui d'un missile Taepodong-2 était une flagrante violation de la résolution 1718 du Conseil de sécurité des Nations Unies", a-t-il estimé. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déploré l'initiative nord-coréenne qui "va à l'encontre des efforts pour promouvoir le dialogue, la paix régionale et la stabilité". Le lancement de l'engin, qui a survolé l'archipel japonais, a été confirmé par les autorités américaines, russe et japonaise. Lanceur de satellite ou missile, il était hier difficile de se prononcer, les deux opérations reposant sur des technologies voisines. La Corée du Sud a entretenu la confusion en déclarant, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Yu Myung-hwan, que son frère ennemi du Nord avait "apparemment tenté de lancer un satellite", mais avait échoué. Pyongyang soutient avoir réussi le lancement de son satellite, qui effectue ses rotations normalement sur son orbite" et diffuse des chants patriotiques à la gloire du régime de Pyongyang, selon l'agence officielle KCNA. L'armée américaine a en revanche affirmé que la Corée du Nord n'avait pas placé de satellite en orbite. Selon elle, le premier étage de l'engin est retombé en Mer du Japon et le deuxième dans l'océan Pacifique, et aucun débris n'est retombé au Japon. Prenant les devants d'un probable courroux international, Pyongyang a averti que de nouvelles sanctions de l'ONU seraient perçues comme "un acte hostile" entraînant la rupture des négociations sur sa dénucléarisation, actuellement enlisées. Le Japon, l'un des premiers concernés en raison de sa proximité géographique, a jugé le tir "extrêmement regrettable" et a été l'un des premiers à exiger une réunion d'urgence à l'ONU. La présidence tchèque de l'Union européenne a condamné "fermement" le tir, estimant qu'il fragilisait la stabilité régionale, tout comme la France, le président Nicolas Sarkozy dénonçant une "provocation". Deux des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, la Chine et la Russie, ont en revanche adopté des positions plus nuancées, s'abstenant de critiquer Pyongyang et appelant à la retenue.