Elle était de retour de son travail et n'avait jamais pensé qu'elle serait un jour interpellée aussi brutalement par un malfaiteur en pleine rue. Si bien que lorsque celui-ci lui barra la route, en lui pointant un couteau sous la gorge et un deuxième sur la poitrine, elle fut prise d'une peur bleue et perdit tous ses moyens. Elle aurait obtempéré à n'importe quelle demande de la part de ce forcené qui ne craignait pas d'être vu par un passant, à cette heure tardive de la journée où la rue commençait à se vider. Les commerçants rangeaient déjà leurs étals et les gens se pressaient de rentrer chez eux. Devant le fait accompli, et craignant pour sa sécurité et sa vie, la pauvre dame lui remit son sac à main qui contenait la somme de 200 dinars. Elle était prête à tout pour échapper aux griffes de ce malfaiteur. Une fois l'argent dans ses poches, le malfrat alla directement vers le bar le plus proche afin de profiter de cette occasion et de boire à satiété avec une pareille somme. Tandis que la victime se dirigea directement vers le poste de police où elle déposa plainte en ne donnant le signalement du forcené aux agents de la brigade criminelle qui réussirent à lui mettre la main dessus en peu de temps. Il ne put que reconnaître son forfait en déclarant qu'il avait dépensé toute la somme volée et qu'il regrettait néanmoins son geste. Il précisa cependant qu'il n'avait pas d'arme blanche au moment des faits. Son avocate le soutenant affirma que l'usage d'une arme blanche n'était pas prouvé, les couteaux en question n'ayant pas été saisis par les enquêteurs. Elle sollicita de ce fait la requalification de l'infraction, les faits ne constituant qu'un vol simple. Toutefois, et après délibérations, le tribunal condamna l'accusé à 6 ans de prison pour vol qualifié.