Le Temps-Agences - Un navire marchand, qui a sauvé 154 immigrés clandestins, est bloqué depuis jeudi au sud de l'île italienne de Lampedusa, dans la zone d'intervention maltaise, après le refus des gouvernements des deux pays d'accueillir les migrants, ont annoncé hier les médias italiens. Le navire turc battant pavillon panaméen avait secouru jeudi deux embarcations de clandestins à la dérive et avait également repêché un cadavre, à environ 80 kilomètres au sud de la petite île de Lampedusa, au sud de la Sicile. Les autorités maltaises avaient demandé à l'équipage du navire marchand de faire route vers le port le plus proche, celui de Lampedusa. Mais Rome a estimé que les immigrés avaient été secourus dans la zone d'intervention et de compétence maltaise, et que c'était donc à La Valette de les accueillir. "J'ai demandé et je continuerai de demander à Malte d'assumer les responsabilités qu'elle s'est engagée à respecter en signant des accords internationaux, et qu'elle refuse d'assumer au détriment de l'Italie", a martelé hier le ministre italien de l'Intérieur, Roberto Maroni. Les zones d'intervention "sont bien définies mais souvent ceux qui doivent intervenir ne le font pas", a dénoncé M. Maroni au cours d'une conférence sur l'immigration clandestine en Méditerranée. "Les critiques sévères de M. Maroni sont inacceptables", a réagi son homologue maltais, Carmelo Mifsud Bonnici, selon l'agence Ansa. "L'Etat maltais ne peut pas accepter des immigrants qui sont secourus à proximité des côtes italiennes. Ces quarante-cinq dernières années, l'Italie a respecté l'accord qui prévoit de conduire les migrants sauvés en mer au port le plus proche. Nous voyons que l'Italie tente de changer les règles et c'est inacceptable", a regretté le ministre maltais. L'Italie a vu débarquer sur ses côtes 36.900 immigrés en 2008, un chiffre en hausse de 75% par rapport à 2007, selon le ministère italien de l'Intérieur. De son côté, Malte a vu arriver un nombre record de 2.775 clandestins en 2008.