Le Temps-Agences - Le ministre espagnol de l'Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, a assuré hier que le coup de filet réalisé en France et en Espagne contre l'organisation armée basque ETA avait permis de déjouer un attentat en préparation au Pays Basque espagnol (nord). Il a précisé lors d'une conférence de presse à Madrid que le nouveau chef présumé de l'appareil militaire de l'ETA, Jurdan Martitegi, avait pu être arrêté samedi dans le sud-ouest de la France grâce à la filature du responsable d'un commando de l'ETA depuis Vitoria, capitale administrative du Pays Basque (nord). Ce responsable, Alexander Uriarte, arrêté avec Martitegi à Montauriol, dans les Pyrénées-Orientales, était allé prendre des "instructions" auprès de ce dernier avant "d'agir" et de commettre un "attentat", a ajouté M. Rubalcaba, sans donner plus de précisions. Six autres membres du commando ainsi démantelé, ont été arrêtés en Espagne dans une opération menée parallèlement aux trois interpellations en France. Le troisième activiste interpellé à Montauriol a été identifié formellement hier comme étant Gorka Azpitarte Rejado, 30 ans, a précisé dans un communiqué le ministère de l'Intérieur. M. Rubalcaba a estimé que cette "brillante opération", menée conjointement avec la police française, concluait six mois de "lutte particulièrement efficace" contre l'ETA. Il a rappelé qu'il s'agissait du deuxième commando démantelé pendant cette période alors qu'il s'apprêtait à agir, après celui de Pampelune en octobre. C'est la troisième arrestation d'un chef de l'appareil militaire de l'ETA, après Garikoïtz Aspiazu Rubina, alias "Txeroki" en novembre et Aitzol Iriondo "Gurbitz" son successeur, en décembre, tous deux dans le sud-ouest de la France, a-t-il aussi souligné. Le ministre de l'intérieur a réaffirmé qu'il n'était plus question pour le gouvernement socialiste de dialoguer avec l'ETA, comme il avait tenté de le faire lors d'une récente trêve de l'organisation, en 2006-2007. "C'est un processus du passé, et le passé ne revient jamais", a-t-il déclaré. Il a ajouté que la seule question était de savoir si l'ETA "allait ou non abandonner" sa lutte armée. L'organisation est tenue pour responsable de la mort de 825 personnes en près de 41 ans de violences pour l'indépendance du Pays Basque. Selon lui "il est vrai qu'à l'intérieur de l'organisation et dans son entourage il y a actuellement une discussion sur l'abandon ou non de la lutte armée", mais il ne sert à rien de parler de dialogue avant un abandon de la violence.