Rarement le Palais des Sports d'El Menzah n'a connu semblables dérives dans la mesure où les fumigènes font pour la première fois leur irruption dans ce qui reste de ce temple des sports collectifs. Des dérives qui, malheureusement, n'ont pas été rapportées sur la feuille de match par les arbitres dont nous tairons les noms par compassion pour une paire au crépuscule d'une carrière mi-figue, mi-raisin. Rien de ce qui s'est passé sur le parquet et dans les gradins n'a été consigné sur la feuille de match à part ce carton jaune brandi envers la galerie du Club Africain. Quant aux commissaires de ladite rencontre, ils se sont limités à communiquer le nombre de fumigènes lancés par les deux galeries. Mais qu'en est-il du geste honteux d'un joueur dont nous tairons là-aussi le nom pour ne pas compromettre son prochain passage dans le handball professionnel français (le site handmercato en a déjà parlé). Un geste que tout le monde a vu et condamné sauf arbitres et commissaires.
Elle file du mauvais coton La ligue nationale de handball justement laquelle s'est réunie mardi pour débattre de ces deux dérapages au vu des rapports ( ? ) qui lui sont parvenus outre un D.V.D émanant de l'Espérance confirmant, photo à l'appui, le geste que tout un chacun a vu. Résultat : 500 dinars d'amende pour l'Espérance et 1000 dinars pour le Club Africain. Pourquoi deux montants différents ? Allez le savoir. Pourtant le mal est là qu'il s'agisse d'un ou de plusieurs fumigènes. C'est ce qu'on appelle ménager la chèvre et le chou. Omettant par la même occasion que c'est une partie de l'infrastructure sportive du pays qui a été visée passant de peu à côté de l'irréparable. Nous en arrivons au geste du joueur clubiste et à cette "mise en garde" ( sanction frisant le ridicule) qui lui a été adressée par la ligue dont plusieurs membres ont pourtant assisté au derby et n'ont sûrement pas manqué de relever cette entorse à la morale. Plus grave encore quand fédération et ligue nationale ne sont pas sur la même longueur d'ondes. Un communiqué de la FTHB qui invite ses structures à avoir recours aux images télévisées pour s'assurer des écarts de conduite et une de ses structures en l'occurrence la ligue nationale dont les membres ont ignoré le contenu de ce communiqué. Insolite. Le joueur fautif aura ainsi d'autres occasions de récidiver du moment qu'il y a la mise en garde, puis l'avertissement, suivent le blâme et le sursis avant de parvenir à la suspension ferme. C'est bien dommage car au moment où le ministre des Sports multiplie les réunions avec les fédérations et les ligues comme avec les représentants des clubs afin de les exhorter à contribuer à moraliser notre sport, la ligue nationale de handball nage à contre courant à des desseins inavoués. Et elle n'est malheureusement à son premier flop.