Cette pratique consistant à faire des chantages à l'égard de celle dont il a l'intention d'abuser, existait depuis la nuit des temps. Toutefois elle était tue, pour des raisons de plusieurs ordres et en tout cas elle n'était pas très fréquente. Avec l'évolution du temps et l'émancipation de la femme qui participe de manière de plus en plus fréquente à la vie active, le problème du harcèlement est devenu beaucoup plus préoccupant. De son côté la femme harcelée, surtout par son employeur ou celui qui a un ascendant quelconque sur elle préférait plutôt se taire, en prenant son mal en patience, craignant surtout de perdre son emploi. Mais les choses ont changé de nos jours, et le législateur est intervenu pour réprimer désormais toute attitude qualifiée de harcèlement, sur le plan pénal. La loi du 2 août 2004, modifiant et complétant le code pénal, punit d'un an de prison et d'une amende de trois mille dinars tout celui qui commet un harcèlement sexuel. L'action publique est déclenchée par le procureur, suite à une plainte de la victime. Cependant, le problème qui reste à élucider concerne la définition du harcèlement sexuel. De simples compliments adressés par un chef de service à sa secrétaire peuvent-ils être pris comme un début de harcèlement ? La réponse à cette question est difficile, car cela dépend de la conjoncture dans laquelle les faits se sont produits, de la mentalité et surtout de l'intention de l'auteur des faits. Ce qui nous ramène au problème de la preuve qui est en l'occurrence assez difficile à établir. Sauf s'il s'agit de quelqu'un qui est connu par tout le monde pour son attitude agressive et son intention malveillante envers ses subordonnées. Dans le cas d'espèce, il s'agit d'une fonctionnaire distinguée, doublée d'une poétesse dont la muse ne l'empêchait aucunement à faire correctement son travail, mais plutôt le harcèlement continue de son supérieur hiérarchique. Fort de l'ascendant qu'il avait sur elle et surtout de sa fonction lui permettant de lui faire toutes sortes de chantage. Il avait été désigné à la tête de l'entreprise en 2007 et il ne cessait depuis cette date, de la harceler, en louant dès qu'il la rencontrait, surtout ses qualités ouvertement, d'une manière exagérée et sans aucune pudeur. Se sentant de plus en plus importunée, elle lui fit comprendre que son attitude était très gênante et surtout indigne de la part d'un responsable de son niveau. En vain !car il persista sans son attitude en plus des chantages, qu'il commença à faire à sa victime. Celle-ci se trouva donc dans l'obligation de porter plainte auprès du procureur de la République. Inculpé d'atteinte aux bonnes mœurs et harcèlement sexuel, il comparut devant le tribunal et nia les faits incriminés en déclarant qu'il s'agit d'une calomnie purement mensongère de la part de cette jeune dame qu'il traitait de la même manière que tout le reste de ses subordonnés. Il reste à la victime de corroborer sa plainte par les éléments tangibles de nature à établir l'accusation de manière irréfutable. Elle est en tous les cas prête à aller jusqu'au bout afin d'obtenir gain de cause et elle est bien optimiste et confiante en la justice.