Il a pris l'habitude de rôder près des stations de bus, profitant de la cohue d'une part et de l'inattention de ses victimes qu'il savait choisir. L'expérience lui a appris de guetter le moment opportun pour les délester de leurs biens. Selon ses dires dans le dossier de l'affaire, ce jeune homme, un pickpocket chevronné, opérait, soit pendant les heures de pointe ou tôt le matin. Dans la présente affaire, examiné par la chambre criminelle de la cour de première instance de Tunis, la victime a déclaré dans sa plainte qu'elle a déposé au commissariat de police, qu'elle était assise sur le banc de la station à Bab Khadra, ignorant que ce jeune homme l'épiait pour lui arracher son sac à main au moment où elle s'apprêtait à prendre le bus. Il a commis son forfait et a pris la poudre d'escampette. Les agents de la brigade criminelle de la région, se dépêchant sur les lieux, munis du signalement du malfaiteur, réussirent à mettre la main sur celui-ci, qu'ils appréhendèrent dans les parages. Il reconnut les faits incriminés au cours de l'enquête préliminaire mais tenta de se rétracter devant le tribunal n'était-ce sa confrontation avec la victime. Celle-ci a pu le confondre, et il se trouva contraint de reconnaître son forfait. Son avocat sollicita les circonstances atténuantes. Cependant le tribunal le déclara coupable et le condamna à 8 mois d'emprisonnement.