* Pr Mohamed Chahed Kouni ; Directeur Général de l'Observatoire National des Maladies Nouvelles et Emergentes : « Le virus H1N1 à les mêmes caractéristiques qu'une grippe banale. Mais puisqu'il est en phase d'adaptation, il peut donc devenir plus agressif » * Dr Ali Garraoui, chargé de programme à l'OMS Tunisie : « Il importe d'expliquer les modes de contamination pour éviter l'incompréhension » * Mesures à prendre pour se protéger* Le ministère de la Santé publique est en train de mobiliser ses compétences humaines et ses moyens financiers pour intervenir efficacement en cas de détection de virus H1 N1 dans notre pays. Tout un plan national mis en place selon les normes de l'OMS est en cours de réalisation. Le ministère a aussi pris ses précautions au niveau des régions et même dans les établissements hospitaliers pour réagir en temps opportun. Des plans blancs ont été effectués pour encadrer le cadre médical et paramédical par rapport à la prise en charge des malades, du suivi des cas déclenchés -au sein de l'hôpital et en dehors- et même vis-à-vis de leur sécurité personnelle. Il s'agit en fait d'un événement historique que toute la communauté internationale vit. Un constat confirmé par la première responsable de l'Organisation Mondiale de la Santé Margaret Chan. La Directrice Générale a appelé a plus de solidarité entre les pays pour pouvoir arrêter et combattre le virus. Un appel qui peut paraître alarmiste, mais les citoyens n'ont pas à s'inquiéter ou à paniquer car la communication fait partie intégrante du guide d'intervention préconisé par l'OMS. Le Dr. Ali Garraoui, chargé de programme au bureau de l'OMS en Tunisie considère qu'il « est très important d'expliquer aux citoyens les modes de transmission du virus et de faire de la population un partenaire actif. Il faut d'après lui éviter l'incompréhension pour maîtriser la situation convenablement en cas de besoin. C'est ainsi que les instances sont en train d'agir. Le Pr. Mohamed Chahed Kouni, Directeur Général de l'Observatoire National des Maladies Nouvelles et Emergentes nous explique les caractéristiques du virus H1 N1 qui est en phase d'adaptation, d'où l'importance de l'arrêter avant qu'il ne devienne plus agressif. C'est ce que la communauté internationale fait dont la Tunisie. ---------------------------- Pr Mohamed Chahed Kouni ; Directeur Général de l'Observatoire National des Maladies Nouvelles et Emergentes : « Le virus H1N1 à les mêmes caractéristiques qu'une grippe banale. Mais puisqu'il est en phase d'adaptation, il peut donc devenir plus agressif » La communauté internationale est appelée à intervenir activement pour faire face au virus H1 N1 qui est train de se propager dans les différents coins de la sphère. Si l'OMS se félicite de pouvoir suivre pour la première fois dans l'histoire l'évolution d'une pandémie en temps réel, il demeure primordial que les pays disposent d'un plan de riposte efficace. La Tunisie œuvre d'arrache pied pour qu'elle ne soit pas atteinte et ce en multipliant les mesures de détection au niveau des frontières (dans les aéroports, les ports maritimes et de plaisance ainsi que les points de transit terrestres). Des réunions quotidiennes sont effectuées au ministère de tutelle pour ne pas être surpris par le virus. D'ailleurs, dans ce cadre, le Pr Kouni nous explique amplement ses caractéristiques. Il précise qu'historiquement le virus de la grippe a toujours été d'origine animale. Il tourne chez l'animal et très souvent chez les oiseaux. Le spécialiste ajoute qu'il existe deux types de pathogènes, c'est-à-dire de microbes, à savoir : des pathogènes spécifiques à l'homme qui sont transmissibles d'homme à homme et d'autres spécifiques à l'animal. Le Pr Kouni ajoute « qu'il y a quelques pathogènes essentiellement d'origine animale mais moyennant une mutation génétique ils s'approchent petit à petit d'une forme qui leur permet de dépasser la barrière d'espèce pour s'acquérir une capacité de se transmettre ». « Nous sommes exactement dans le cas de figure », enchaîne-t-il. Parlant davantage de la composition du virus H1 N1, le spécialiste nous déclare qu'après avoir analysé le virus sans génomes, c'est-à-dire ses spécificités génétiques, les scientifiques se sont rendu compte qu'il est composé de 5 gènes d'origine porcine, de 2 ou 3 gènes d'origine aviaire et d'un gène d'origine humaine, c'est ce qui lui donnait la nomination grippe porcine. Reste à dire que cette nomination a été révisée. L'OMS parle actuellement du virus H1 N1 lequel est capable de se transmettre à l'homme. De fait, « la communauté internationale est en train de multiplier les efforts pour lui barrer la route et de l'empêcher de se transmettre à l'homme », d'après lui. Toujours dans le même ordre d'idées, le Pr Kouni a précisé que « le virus H1N1 dispose des mêmes caractéristiques qu'une grippe banale. Reste qu'il est en phase d'adaptation, il peut donc être plus agressif ». Par conséquent : « nous devons l'arrêter le temps de trouver le médicament efficace qu'est le vaccin. Il ne sera fin prêt qu'au bout de six mois », toujours d'après la même source. ------------------------------ Dr Ali Garraoui, chargé de programme à l'OMS Tunisie : « Il importe d'expliquer les modes de contamination pour éviter l'incompréhension » L'OMS compte-t-elle passer à la sixième phase d'alerte épidémique ? Il semble que cette décision ne sera pas prise incessamment, car « jusque là la contamination par le virus H1 N1 touche les gens ayant déjà voyagé au Mexique où le premier poche a été détecté », nous répond Pr Ali Garraoui, de l'OMS Tunisie. Le spécialiste a ajouté également que des « cas rares de malades ont été déclarés après avoir fréquenté d'autres venant du Mexique. « Il s'agit bel et bien de phase de contamination secondaire, d'où il est difficile de passer à la phase 6 d'alerte épidémique ». D'ailleurs « cette dernière implique la propagation massive du virus auprès des populations dans les différents continents de globe ». En fait, le nombre des pays où l'on a détecté le virus H1 N1 est de l'ordre d'une vingtaine. Quant à celui des atteints il est de mille. Un état des lieux qui n'est pas aussi inquiétant mais la vigilance reste toujours de mise dans tous les pays. « La contamination n'est pas épidémique à l'échelle de la majorité des pays », explique le représentant de l'OMS. Parlant des voies de transmission, Dr Garraoui, a répondu qu'elles ne diffèrent pas de celles de la grippe saisonnière et ce en toussant et éternuant. Il importe ainsi de prendre des précautions telles que le lavage des mains fréquemment et l'adoption d'un comportement protectionniste. L'OMS recommande aux citoyens d'éviter les endroits très fréquentés essentiellement là où l'on a déclaré des cas de virus H1 N1 ainsi que d'autres précautions. En effet, le guide établi par l'Organisation Mondiale de la Santé basé sur 5 axes et mis à la disposition de tous les pays les recommande d'avoir un plan de riposte et d'avoir un système de surveillance de la grippe pour détecter chaque nouveau cas. Ce système est fixé essentiellement au niveau des points de transit et des aéroports. De même, « le guide stipule que chaque pays doit prendre toutes les mesures préventives telles que celles appliquées pour le grippe aviaire, de préparer les structures de la santé pour qu'elles soient capables de traiter efficacement les cas et de communiquer avec la population », explique Dr. Garraoui. « Cet élément a pour objectif de faire comprendre aux citoyens les modes de contamination pour éviter l'incompréhension », insiste-t-il. Le représentant de l'OMS considère qu'il s'agit d'un élément primordial pour préparer la population en cas de détection de virus. Il trouve d'ailleurs que la Tunisie est très active par rapport à cette question et même en ce qui concerne son plan d'intervention. Le ministère travaille selon les normes de l'OMS. Il brasse large dans les aéroports, les points de transit, les ports maritimes voire les hôpitaux. Sana FARHAT --------------------------------- Mesures à prendre pour se protéger* 1. Evitez les endroits très fréquentés. 2. Couvrez-vous le nez et la bouche avec un mouchoir en papier quand vous toussez ou éternuez. 3. Jetez les mouchoirs en papier à la poubelle après usage. 4. Evitez les accolades, les embrassades et les poignées de mains pour saluer les gens. 5. Lavez-vous les mains régulièrement avec de l'eau et du savon, en particulier après avoir éternué ou toussé. 6. Evitez les contacts étroits avec les personnes malades. 7. Evitez de vous toucher les yeux, le nez ou la bouche si vous ne vous êtes pas lavé les mains. 8 Si vous êtes atteint de grippe, restez chez vous, et limitez les contacts avec les autres pour éviter de les infecter. 9. Si vous avez des symptômes de grippe après avoir voyagé dans une zone affectée ou avoir été en contact avec une personne revenant d'une zone affectée, consultez un médecin dès que possible.