L'infidélité n'a jamais été innée chez l'être humain. Elle trouve ses racines dans les complexités de la vie et elle entraîne des conséquences généralement malheureuses. Il n'empêche qu'il serait utile de gérer ces complications avec calme et sérénité pour que la victime ne pointe pas au banc des accusés comme ce fut le cas dans cette affaire qui a vu un émigré tunisien attenter à la vie de sa femme qui l'a trompé en son absence avec un autre émigré. L'accusé est âgé de 42 ans. Il est originaire du Sud et réside en Allemagne depuis plus de deux décennies. Il travaille dans une usine de pièces de rechange et gagne très bien sa vie. Sous l'insistance de sa mère, il a épousé depuis quatre ans une Tunisienne de sa cité et l'a laissée auprès de sa famille. Durant la première année du mariage, il revenait tous les deux mois, puis, trois fois par an, puis uniquement pendant l'été. Entre-temps, son épouse accoucha d'un garçon. Cependant, le jeune homme refusa d'emmener son épouse avec lui en Allemagne prétextant la cherté de vie. Pourtant, les bobards n'ont cessé de rapporter à l'épouse que son mari vivait en concubinage avec une allemande. Le frère de l'une des voisines de cette épouse, a même ramené d'Allemagne des photos du mari dans les bras de sa présumée concubine. Ce frère avait auparavant demandé la main de l'épouse qui avait préféré son mari actuel. Il a exploité ce concours de circonstances pour lui exprimer, de nouveau, son attachement. Cette dernière était dans un état d'effondrement moral et elle s'était presque évanouie en apprenant par les photos que son mari ne lui était pas aussi fidèle qu'elle le pensait. L'émigré, porteur de la nouvelle, était là pour prendre l'épouse abattue dans ses bras et l'entourer de toute sa sollicitude et la jeune dame a fini par succomber à ses avances. Depuis, leurs rencontres se sont multipliées. L'émigré a fait comprendre à sa nouvelle copine qu'elle était en train de rendre à son mari la monnaie en son espèce. Il lui a même pris des photos alors qu'elle était dans ses bras dans des positions osées. Une fois ses vacances terminées, le voisin rentra en Allemagne. Au cours d'une beuverie, il a montré à l'un de ses copains la photo de sa nouvelle conquête en lui précisant qu'il s'agissait de l'épouse de l'un de leurs concitoyens. L'information a vite fait le tour de la communauté des émigrés et le mari en a eu vent. Il s'était senti blessé dans son amour propre et il a pris le premier avion pour rentrer. Il arriva le soir même chez lui. Son épouse n'était pas là. Elle était chez ses parents, avec le bébé. Il n'a pas attendu jusqu'au lendemain pour aller chez ses beaux parents en pleine nuit. Ceux-ci l'ont reçu à bras ouverts en comprenant, toutefois, qu'il était très énervé. En voyant son épouse, il lui porta un coup à l'abdomen, avec un couteau qu'il avait caché sous ses vêtements. Il allait lui adresser d'autres coups n'était-ce l'intervention de son beau frère qui l'a maîtrisé et lui a enlevé l'arme blanche. L'épouse fut grièvement blessée, elle a été transportée à l'hôpital, où elle fut mise sous soins intensifs, tandis que le mari a été arrêté. Une enquête est ouverte, pour déterminer les tenants et les aboutissants de ce drame engendré la jalousie et l'infidélité de deux époux. L'agresseur a été arrêté. Il a reconnu les faits qui lui étaient reprochés et il a été traduit devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis. L'accusé a reconnu son forfait en justifiant son acte par l'attitude déshonorante de son épouse infidèle. Son avocate lui a demandé les circonstances atténuantes surtout que l'épouse n'ait pas déposé de plainte. L'affaire a été mise en délibéré.