Dans toute affaire criminelle, l'arme qui aurait servi à commettre l'acte incriminé est une pièce à conviction maîtresse parmi les éléments servant à fonder l'accusation et déterminer les responsabilités des protagonistes. Prenons par exemple le cas de quelqu'un tué par balles. L'arme du crime, peut être saisie chez l'accusé, et dans ce cas, ce sera un élément à charge contre lui. Mais si au contraire, le pistolet ayant servi à tuer ou à blesser la victime, s'avère appartenir à une personne autre que le présumé coupable, les choses se compliqueraient davantage, tant en ce qui concerne la détermination de l'accusé que concernant la qualification de l'infraction. Quid cependant quand l'arme du crime est introuvable ? Ce fut le cas, dans l'affaire survenue il y a quelque temps l'une des cités de la capitale, et dont le protagoniste, a été inculpé de tentative d'homicide volontaire, suite à une rixe avec son ami qui fut grièvement blessé à l'abdomen. L'accusé fut déclaré coupable par la chambre criminelle de première instance et condamné à 8 ans d'emprisonnement. Il interjeta appel et comparut dernièrement devant la cour pour présenter ses moyens de défense, soutenu par son avocat. Il expliqua qu'une rixe éclata entre lui et la victime, et qu'il s'était défendu en essayant d'esquiver cette dernière, qui l'avait attaqué à coups de poings. A un moment donné, et voulant rattraper son adversaire, la victime glissa en tombant sur quelque chose de tranchant, ce qui lui causa une profonde blessure. Or cette version diffère de celle du jeune homme blessé, qui déclara à son arrivée à l'hôpital, que son adversaire lui porta un violent coup de couteau au flanc et qu'il avait par conséquent l'intention de le tuer. La défense précisa toutefois, que la version de son client était plus probante, d'autant plus que le couteau en question, ne figure nulle part parmi les objets saisis. Etait-il seulement dans l'imaginaire de la victime, serait-ce que parce qu'il perdit connaissance après le coup qu'elle reçut ? L'avocat ajouta que même les témoignages étaient contradictoires, car en réalité les témoins qui étaient réunis préalablement à la dispute dans une maison, n'auraient pratiquement pas pu assister à la dispute, qui eut lieu à l'extérieur, au même moment. Il conclut que son client n'avait manipulé aucune arme au moment de la rixe, et qu'il n'avait pas l'intention de tuer, sollicitant pour ces raisons, la requalification de l'infraction. Il y a eu affirma-t-il échange de coups et blessure, d'où le bien fondé de sa demande d'infirmation du jugement de première instance. La cour suivra-t-elle la thèse de la défense ?