Le Temps-Agences - Le pape Benoît XVI entreprend aujourd'hui en "pèlerin de paix" un premier voyage à hauts risques en Terre sainte où les tensions apparaissent plus fortes qu'en 2000, lors de la visite historique de son prédécesseur Jean Paul II. "J'attends avec impatience d'être avec vous et de partager vos aspirations et vos espoirs tout comme vos peines et vos luttes", a affirmé Benoît XVI avant son départ, répétant vouloir venir en "pèlerin de paix". "Ma première intention est de visiter ces lieux rendus sacrés par la vie de Jésus et d'y prier pour le don de la paix et de l'unité pour vos familles et tous ceux qui ont pour foyer la Terre sainte" et le Moyen-Orient, a-t-il déclaré. Mais le pape "arrive dans un moment délicat - surtout après l'agression contre Gaza -, dans une région difficile et pour rendre visite à des gens très sensibles", a relevé le patriarche latin d'Al Qods, Mgr Fouad Twal, dans une récente interview à CTS News, un service d'information catholique local. "Chaque journée, chaque geste, chaque rencontre et chaque visite: tout aura une connotation politique", a-t-il affirmé. Ce 12ème voyage du pape Ratzinger est "important et très complexe", a estimé le père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican, lundi devant la presse. Israël va dérouler le tapis rouge au pape, comptant sur cette visite pour « améliorer son image » après sa récente agression contre Gaza, qui a fait plus de 1.300 morts palestiniens entre le 27 décembre et le 18 janvier. Mais les sujets de tension ne manquent pas avec le Vatican. L'Eglise déplore les difficiles conditions de vie des chrétiens - en majorité arabes- qui représentent 2% des sept millions d'habitants d'Israël. Benoît XVI a indiqué "vouloir les soutenir par sa présence". La question des chrétiens d'Irak devrait également être abordée, lors de l'étape jordanienne, selon le père Lombardi. L'arrivée au pouvoir le 31 mars de Benjamin Netanyahu semble enfin rendre plus lointaine la solution du conflit israélo-palestinien. Benoît XVI devrait avoir l'occasion d'aborder tous ces thèmes lors de la trentaine d'interventions prévues dans un programme qui apparaît chargé pour un homme qui vient de fêter ses 82 ans. L'aspect humanitaire sera particulièrement présent avec des visites au centre Regina Pacis dès l'arrivée à Ammam et celles du Caritas Baby Hospital et d'un camp de réfugiés à Beït Lahm. Cependant les contacts avec les musulmans auront une place plus importante qu'en 2000, notamment en Jordanie où Benoît XVI restera plus longtemps que son prédécesseur. A Al Qods il sera également le premier pape à se rendre au Dôme du Rocher, troisième lieu saint de l'Islam.