Le Pape s'est présenté en ces termes en Jordanie, première étape d'un périple qui le conduira en Terre Sainte. Mais il n'est pas seul dans cette profession de foi. A sa manière, Obama avance, rameau d'olivier à la main. Et dans cette attitude pacifiste, appelant Palestiniens et Israéliens à coexister. Il dégage ce même pathétique lyrique que Yasser Arafat. Le Pape veut jeter les bases d'un dialogue trilatéral (entre christianisme, judaïsme et Islam). Mais les spéculations de l'Occident sur un refus des "Islamistes" de se fondre dans le processus sont pour le moins subversives. Les Musulmans et les Arabes avaient protégé les Juifs au moment où retentissait la cassure judéeo-chrétienne. Mais c'est l'Islam – dont on en est arrivé à caricaturer son prophète – qui fait aujourd'hui les frais de la montée de l'islamophobie, parce que les chrétiens se font un devoir d'obtenir le "pardon" des Juifs, syndrome qu'entretient la "Shoah" dans les esprits. Que le Pape ait un jour amalgamé entre Islam et violence, les musulmans tolérants le lui pardonnent. En retour, il doit faire comprendre à l'Occident que c'est bien ce dernier qui l'a cultivé, couvé et fait imploser.