L'équipage d'Atlantis a attrapé hier le télescope spatial Hubble, qu'il doit réparer et moderniser afin de prolonger sa durée de vie. Le rendez-vous s'est déroulé à quelque 563km d'altitude au-dessus de l'Australie, selon la NASA. Le commandant de bord Scott Altman et son co-pilote ont d'abord allumé hier matin les moteurs de la navette, pour rejoindre le télescope. Une heure plus tard, Scott Altman repérait le satellite. "La star en approche", a-t-il dit au centre de contrôle de la mission. Puis les pilotes se sont approchés du satellite, assez près pour le saisir avec le bras télescopique de la navette, long de 15m et manoeuvré par l'astronaute Megan McArthur. Hubble devait ensuite être fixé dans la soute à ciel ouvert d'Atlantis. Cinq sorties dans l'espace de plusieurs heures chacune sont prévues à partir d'aujourd'hui pour réparer ou installer des instruments scientifiques sur Hubble, ce qui devrait lui permettre de rester opérationnel pendant encore cinq à dix ans. Quant aux impacts de débris découverts mardi soir sur le fuselage de la navette lors d'une inspection, ils ne présentent pas de danger selon la NASA. Ces débris se sont apparemment détachés du réservoir de carburant externe, lors des premières minutes de vol. Des impacts peu profonds ont été relevés sur quatre à cinq tuiles thermiques, sur une longueur de 53cm du côté droit de la navette, à la jonction entre l'aile et le fuselage. Depuis la catastrophe de la navette Columbia en février 2003, qui a entraîné la mort des sept membres d'équipage, les astronautes inspectent systématiquement l'état de leur vaisseau, une fois en orbite après le décollage puis avant de rentrer sur Terre. Le bouclier thermique de Columbia avait en effet été endommagé par un morceau de mousse qui s'était détaché lors du lancement, percutant le bord de l'aile gauche et provoquant une entaille. Lors de la phase de rentrée, les gaz brûlants provenant du frottement de l'atmosphère s'étaient engouffrés dans la fissure, faisant fondre la structure de l'aile et provoquant la désintégration de la navette. La mission Hubble est considérée comme délicate par la NASA. Hubble évolue en effet sur une orbite encombrée de débris divers (fragments de satellites, de peinture, etc), capables de percer la navette ou la combinaison des astronautes. Et la station spatiale internationale (ISS), qui peut servir de refuge en cas d'urgence, est hors de portée, sur une autre orbite plus basse. Les risques sont jugés assez grands par la NASA pour qu'Endeavour se tienne prête à décoller de Cap Canaveral, pour aller récupérer l'équipage si nécessaire.