Le gap entre l'homme et la femme est encore large dans la région du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord. Ce décalage pèse lourd sur les conditions de vie des enfants. Car ils en sont les victimes. La femme arabe et moyen-orientale souffre de plusieurs formes de discrimination, d'où l'importance de prendre les mesures nécessaires pour résoudre le problème. Instaurer l'égalité entre la femme et l'homme aura un impact positif à trois niveaux à savoir ; la famille, l'emploi et la vie politique et le gouvernement. Le rapport identifie, ainsi, les champs dans lesquels il faut agir pour instaurer l'égalité entre les sexes. Il appelle à prendre des mesures concrètes dans plusieurs domaines notamment, l'enseignement, les recherches, les législations, le financement, et l'encouragement des femmes à participer dans la vie politique.
Evoquant l'égalité au sein de la famille, le rapport a démontré que les lois et les normes appliquées dans la région sont en nette convergence avec les mentalités. La femme n'est pas reconnue, en tant que partenaire essentiel dans la sphère familiale, habilitée à prendre les décisions. Son rôle se limite à celui de la mère ou de l'épouse », selon le rapport. Pour ce qui est de l'égalité des chances de travail, le rapport a démontré que les femmes représentent 49 % de la population dans la zone touchée par l'étude alors que 30 % seulement participent à la vie professionnelle. Sa rémunération ne dépasse pas les 40 % de celle octroyée à l'homme. Ce décalage est dû essentiellement à l'écart enregistré dans le milieu scolaire. Les garçons ont plus de chance à l'éducation que les filles. D'ailleurs, dans beaucoup de régions en développement, les filles risquent davantage que les garçons d'être privées de l'éducation secondaire. Les résultats dévoilent que pour 100 garçons non scolarisés, 115 filles sont dans la même situation.
Egalité dans la vie politique Quant à l'égalité dans la vie politique et la gouvernance, la fondation Freedom House a démontré que 17 pays n'accordent pas d'intérêt à la question à l'exception de la Tunisie, du Maroc, et de l'Algérie. Le rapport a dévoilé que la région compte 60 millions d'analphabètes dont les deux tiers sont des femmes et que pratiquement 10 % des filles ne sont pas scolarisées. Autre phénomène, le mariage précoce des filles de moins de 18 ans. Les chiffres relatifs à la santé de la femme sont également inquiétants. Le taux de mortalité des mères est encore important. Pratiquement, 21 mille femmes meurent chaque année à cause de la grossesse et suite à l'accouchement. Pour ce qui est de la mortalité infantile, elle est jugée importante. 24 % des cas d'accouchement s'effectuent sans contrôle sanitaire. Le double dividende de l'égalité des sexes est le troisième objectif des OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement). Pour concrétiser cette finalité, le rapport recommande d'investir dans l'enseignement des filles, les programmes de lutte contre la discrimination et la mise en place des législations permettant d'offrir plus de chance au travail pour la femme. Sensibiliser et impliquer davantage les hommes et les jeunes dans ce processus est l'une des recommandations présentées par le rapport. Améliorer les recherches et les indicateurs dans le domaine est un élément essentiel pour promouvoir la situation de la femme dans la région et par conséquent celle des enfants. Mais il ne faut pas se limiter aux recherches académiques. Les décideurs doivent s'engager dans ce processus à travers des mesures concrètes pour garantir un meilleur sort aux enfants.