Le Temps-Agences - Premières femmes élues députées, recul des islamistes, les Koweïtiens ont voté pour le changement aux législatives du week-end dans l'émirat pétrolier en mal de stabilité politique depuis trois ans. Signe de cette volonté de changement, les électeurs ont envoyé 21 nouveaux députés au Parlement de 50 sièges, sanctionné la mouvance islamiste sunnite et élu quatre femmes, dont l'une, Massuma al-Mubarak, a devancé tous les candidats de sa circonscription, selon les résultats définitifs publiés hier. Deux candidates libérales, Aseel al-Awadhi et Rula Dashti, qui ont fait leurs études aux Etats-Unis, ont été élues. Mme Mubarak et une quatrième élue, Salwa al-Jassar, sont aussi diplômées d'universités américaines. Seize femmes figuraient parmi les 210 candidats en lice dans les cinq circonscriptions électorales qui élisent chacune dix députés. C'est la troisième fois que des femmes étaient candidates au Parlement depuis qu'elles ont obtenu le droit de vote et d'éligibilité en 2005. Lors des deux précédents scrutins, en 2006 et 2008, aucune n'avait été élue. Par ailleurs, les deux grands groupes sunnites islamistes ont perdu la plupart de leurs sièges. L'Alliance islamique salafiste n'a gardé que deux de ses quatre sièges alors que le Mouvement constitutionnel islamique, le bras politique des Frères musulmans au Koweït, n'a conservé qu'un siège sur trois. Ces élections anticipées avaient été convoquées après la dissolution du Parlement en mars par l'émir, cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Sabah, pour la troisième fois depuis mai 2006, en raison de disputes à répétition entre des législateurs et le gouvernement. Le premier test des rapports entre l'exécutif et le législatif sera le réexamen par la prochaine Chambre d'un plan de relance économique de plusieurs milliards de dollars mis en oeuvre par le gouvernement après la dissolution du Parlement.