L'action entrepreneuriale en Tunisie a connu, depuis le début des années soixante-dix, un essor congruent avec, d'une part, une volonté publique vigoureuse qui favorise l'investissement et, d'autre part, l'insertion accrue de 1'économie tunisienne dans un système mondial de production ouvert, concurrentie1 et innovateur. Cette attention n'est pas hasardeuse, la Tunisie dispose, non seulement, d'un grand patrimoine culturel grêlé des traditions de ses ancêtres mais aussi de perpétuelles ressources naturelles, humaines... Certes de tels facteurs se répercuteront sans doute sur le présent de la Tunisie. En effet, l'action entrepreneuriale, depuis quelques années et notamment dans le présent onzième plan, a connu un élan colossal. L'apport de l'Etat à ce niveau consiste à encourager la création des petites et moyennes entreprises, à inciter l'initiative privée par le biais d'une gamme d'avantages fiscaux et financiers ainsi qu'à offrir un environnement institutionnel stimulant. En termes d'efficacité économique, le développement de l'action entrepreneuriale doit être éduqué en interne, ceci revient entre autre à sensibiliser les instances nationales sur l'importance de la création des entreprises. Ces actions incitatives sont extrêmement liées à la conjoncture économique mondiale actuelle dont laquelle le dossier de chômage constitue un problème épineux. En effet, l'emploi demeure, aujourd'hui, un souci majeur dans notre société. A cet égard, le président de la République a souligné que l'emploi était toujours et encore la priorité. Il n'y a pas d'autre solution en dehors de la création d'entreprises, lesquelles vont permettre d'absorber la demande. Sous l'impulsion d'une volonté herculéenne de l'Etat tunisien de renforcer la texture entrepreneuriale et économique et avec une mise en contribution des compétences locales, une nouvelle logique dite Spin-Off a vu le jour. Le Spin-Off ou l'essaimage est un terme issu de l'apiculture. Les abeilles qui essaiment quittent la ruche pour former une colonie nouvelle. Au niveau de l'entreprise, c'est le même principe. L'essaimage favorise le départ des salariés en les aidant à développer une activité ou un projet. Notons dans ce cadre que conformément à l'article premier de la loi n° 2005-56 du 18 juillet 2005, l'essaimage est « tout encouragement ou assistance qu'une entreprise économique accorde à des promoteurs issus de son personnel ou venant de l'extérieur pour les inciter à créer des entreprises indépendantes ou à poursuivre une activité qu'elle exerçait elle-même auparavant ». Ajoutons enfin que l'entreprise qui adopte la technique de l'essaimage s'engage à encadrer les promoteurs dans la matérialisation des idées de projets, l'élaboration des études y afférentes, la finalisation du schéma de financement, l'obtention des primes et des avantages et la concrétisation de projet, et ce, durant les premières années de son lancement. Le suivi de l'opération d'essaimage est assuré par une des structures de l'entreprise recourant à l'essaimage qui se charge d'accorder toute forme d'assistance technique et logistique pour la réalisation des projets et leur suivi après lancement. Les dépenses nécessaires à l'opération d'essaimage sont enregistrées dans un état détaillé qui sera annexé aux états financiers de l'entreprise (Article 2 de la même loi). Ce qui importe ici, c'est qu'il y a une consécration de la relation « entreprise mère et essaimé ». Certes de tel pratique ont plusieurs séquelles ; elle permet à l'essaimé un accomplissement de soi, une marge considérable d'autonomie, elle permet aussi, et c'est le plus essentiel, de créer un éventail de possibilités de travail. En conclusion, les pouvoirs publics, dans tous les pays du monde, s'efforcent de trouver les bonnes ficelles et les méthodes les plus appropriés pour lutter contre le chômage. Et l'Etat tunisien à ce titre joue un rôle régulateur, il crée des emplois de façon direct, il met également en place des incitations pour les entreprises afin qu'elles embauchent. Imen BEN ZINA