Joe Biden s'est rendu à Beyrouth pour appeler les Libanais à des "élections équitables, libres et transparentes". En même temps il prévient les Libanais contre tout soutien "aux parties qui entravent les efforts de paix" (allusion parfaitement claire au Hezbollah)... Et pour finir cet exercice de haute voltige contradictoire: "Je ne suis venu soutenir aucune partie ou institution". En dépêchant Biden à Beyrouth, Obama a préféré laisser la corrosive Mme Clinton loin d'un "chantier" dans lequel elle entrerait comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. A l'évidence, Obama fragmente les axes de sa diplomatie, en grand dossiers : l'Iran, c'est Hillary Clinton, le Proche-Orient, Biden... Ce sont les seules certitudes pour le moment. On verra bien qui se chargera d'Israël maintenant que le Kennedy noir a fait l'épreuve, de visu, de l'arrogance de Natanyahu. Et puis, il y a la Russie qui veut démanteler l'Alliance Atlantique... Et encore les talibans dont a chargé l'armée pakistanaise, sans grand succès pour le moment. Le nœud gordien, lui, reste l'affaire irakienne dont on est de moins en moins sûr qu'elle connaîtra un dénouement irako-irakien. On comprend qu'Obama veuille replâtrer les cassures stratégiques de son prédécesseur. Sauf que le discours ne change pas. Car Biden a été mener une campagne anti-Hezbollah au Liban. Entre temps les chrétiens du général Aoun `flirtent avec les Islamistes de Bani Sadr. Et pour diaboliser encore davantage, la composante religieuse de ces élections, voilà que la presse occidentale appelle le Hezbollah : "Parti de Dieu". Obama est rattrapé par un processus enclenché bien avant lui. Posons cette question : à supposer même que le Hezbollah, le Hamas soient viscéralement extrémistes, qui les a réinventés? Ben Laden connaît la réponse. Khomeiny aussi. Toutes les dérives religieuses c'est l'Occident qui s'est arrangé pour les engraisser pour des impératifs anti-communistes. Mais c'était sans compter avec le phénomène pygmalion, la poupée maléfique ou l'immonde Frankenstein: l'objet fabriqué se retourne contre son maître.
Coutumes Les grands spécialistes de Droit Constitutionnel se torturent les méninges à expliquer le mode de fonctionnement public et institutionnel en Grande Bretagne. Il n'y a pas de constitution. Mais des coutumes. Et ces coutumes lient le fonctionnement des institutions et représente pour ainsi la "bible" de la chambre des communes. Les coutumes font que tout se traite en fonction de ce qui est déjà vécu. Tout se reproduit donc. Et même les délits. De sorte que le président de la chambre des communes, éclaboussé par le scandale des notes de frais, n'a pas à chercher des entrouloupettes : il fait comme Sir Jhon Trevor qui avait vécu le même scandale et pris la même décision en... 1695. Les coutumes c'est plus solide que les textes, puisque l'histoire, dit-on, est un éternel recommencement.
Bombe Pour le Mossad, la bombe iranienne sera prête "entre 2009 et 2012". Pour la CIA elle le sera en "2013". Israël voudrait bien bombarder dès à présent les sites nucléaires connus d'elle. Seule (c'est curieux), c'est-à-dire : Ispahan, Natanz, Arak et Boucher (cf le monde du jeudi 21 mai). Ne se faisant guère de scrupules pour les milliers de morts, de civils qu'elle provoquerait. Washington dit non. Pour la Maison Blanche, il est en effet urgent d'attendre. Si par la magie maléfique d'un flash Back, Truman s'asseyait de nouveau, soixante quatre ans après Hiroshima, sur la chaise d'Obama, les boutons israéliens de l'apocalypse seraient prêts, à l'heure qu'il est, à être actionnés. Mais au fait, où est passé le KGB?