L'accusé a comparu devant la chambre criminelle de la cour d'appel pour vol et port d'arme prohibée. Debout à la barre, la trentaine, il n'osait pas tourner sa tête en direction de sa mère qui était assise sur l'un des sièges consacrés à l'assistance. Elle le fixait par ses regards avec les larmes aux yeux. Une fille qui se tenait à côté d'elle tentait de la calmer. Il semble qu'il s'agit de sa fille. Le président de la Cour était en train de lire le procès-verbal. Quand l'accusé a quitté l'école alors qu'il n'était qu'en cinquième année d'enseignement primaire, il a décidé de se débrouiller pour gagner sa vie. Il a rejoint des jeunes délinquants qui se droguaient et se soûlaient. Au fil des mois, il passa tout son temps avec eux, à se soûler les soirs et voler et cambrioler pendant le jour. La vie facile de la rue l'a passionnée au point qu'il ne retournait chez lui que pour quelques heures. Ses parents ne lui demandaient plus d'explication. Un jour, ils ont été surpris, lorsqu'ils ont été contactés par la police, les informant que leur fils a été arrêté pour complicité de vol qualifié. Il a été condamné à un an de prison ferme. Gracié, il n'a purgé que huit mois. Relâché, il a rejoint, une fois encore, le monde de la délinquance. Cette fois-ci, avec plus de professionnalisme. Il agressait, maltraitait et menaçait ses victimes avec des armes blanches. Il n'avait aucune pitié. A l'audience, l'accusé a tout nié lorsque le président de la cour lui rappela les faits qui lui étaient reprochés : «Tu es accusé de vol doublé de tentative de viol, coups et blessure ». Selon le procès verbal, il a reconnu les faits devant les enquêteurs de la police judiciaire et déclara ainsi qu'il était sous l'effet de l'alcool. Il raconta qu'il avait rencontré sa voisine, qui passait de l'autre côté de la rue. Il était 21 h. Il s'est approché d'elle, lui a mis un couteau sous sa côte gauche et lui a ordonné de ne prononcer aucun mot. Après une centaine de mètres, il s'est arrêté et l'a obligée de lui donner son sac à main et ses bijoux. Celle-ci craignant d'être blessée ou tuée, obtempéra à ses ordres. L'accusé par la suite a tenté de la violer mais celle-ci a poussé un cri strident pour demander du secours. Le jeune homme l'a relâchée pour prendre la fuite. Dans un état lamentable, elle s'est dirigée vers le poste de police pour porter plainte. Arrêté il tergiversa pour enfin passer à l'aveu, mais devant la cour il nia en bloc. «Non, M. le président, je ne l'ai jamais volée», s'est disculpé l'accusé dès le début de son interrogatoire. Une disculpation qui n'a pas convaincue la Cour. Cette dernière l'a condamné, après les délibérations, à trois ans de prison ferme.