Dès la fin des examens le 31 mai, c'est une course contre la montre qui attend les profs. Un programme chargé où tous les jours de juin sont pleins. Trop de choses à faire et tout est fixé par des délais à ne pas dépasser. A part la correction des devoirs du troisième trimestre qui demande beaucoup de temps surtout pour les profs qui ont plusieurs classes (histoire, géographie, éducation civique et religieuse...), il y a des réunions qui précèdent les examens nationaux (bac et brevet) auxquelles les profs sont tenus à d'assister ; la surveillance pendant les épreuves du bac et/ou du brevet et qui peuvent durer jusqu'à six jours et peut-être plus si le prof est convoqué à surveiller pendant la session de contrôle du bac qui a lieu fin juin ; les conseils des classes qui se déroulent généralement entre les deux sessions du bac et qui s'étalent sur plusieurs jours selon le nombre des classes dans chaque établissement ; les conseils d'orientation qui doivent siéger au mois de juin où les profs des classes concernées doivent assister pour donner leur avis et leur décision ; les bulletins trimestriels et les livrets scolaires qu'il faut remplir avant la fin de l'année. A ce propos, un prof de collège nous a déclaré : " Il est vrai qu'en juin, on ne fait plus de cours, il n' y a plus de soucis pour le programme, plus de tracas des élèves. Mais le stress demeure jusqu'à la fin du mois de juin. Il y a encore beaucoup de choses à faire et souvent en même temps ; nous sommes bousculés par le temps et les délais qu'il faut respecter. Personnellement, cette année, je dois surveiller à l'examen du bac (les deux sessions) et à l'examen de fin d'études de l'enseignement de base (9è année), ce qui va me prendre au moins une dizaine de jours ; et entre-temps, je dois corriger les copies de mes élèves et remettre les résultats à l'administration dans le délai fixé, sans parler des bulletins et des livrets scolaires qu'il faut également remplir et signer avant la fin de l'année. C'est une course contre la montre ! " Pour les écoles primaires, les enseignants (maîtres et maîtresses) doivent occuper les élèves après leurs examens qui se déroulent au cours du mois de juin, soit par des activités diverses ou des périodes de remédiation destinées aux élèves de quatrième et de sixième, les délais pour la remise des notes étant fixés pour fin juin. A part l'examen de quatrième et de sixième qu'ils sont appelés à surveiller et à corriger, ils ont à remplir et signer les carnets scolaires pour pouvoir les remettre aux élèves le 30 juin, dernier jour de l'année scolaire. A ce propos, un prof de collège nous a déclaré Les enseignants convoqués aux différents centres de correction ne sont pas plus privilégiés : ils ont leur part de fatigue et de stress. Ils sont mobilisés du matin au soir, durant trois à cinq jours (selon les matières à corriger) parfois dans des conditions de travail peu ou non reposantes : des salles de classe aménagées pour la circonstance que la chaleur de mois de juin rend très chaudes.
La correction, une tâche délicate Ces profs à qui a été attribuée la responsabilité de la correction des milliers d'épreuves, toutes disciplines confondues, sont parfois débordés, tant ce travail exige de l'attention et de précision. C'est que souvent, certains correcteurs sont obligés d'avoir un supplément de copies à corriger, en cas d'absence de deux ou trois collègues (ce qui est fréquent !), de cette façon, le prof qui a en moyenne 120 copies à corriger peut atteindre jusqu'à 150 copies ou plus, dans la même période, ce qui peut avoir des conséquences graves sur le rendement de ce prof ; heureusement qu'un contrôle systématique est assuré par d'autres profs sur chacune des copies. Certains profs ne supportent pas ces contraintes qui s'exercent sur eux pendant la correction (nombre de copies, délais courts, condition de travail...) et préfèrent plutôt la surveillance aux épreuves du bac ou du brevet. Comme cet enseignant qui ne veut plus être convoqué à la correction nous a confié : " La correction des épreuves porte généralement sur un lot de 120 à 150 copies pour chaque correcteur et comme une copie peut réclamer en moyenne un quart d'heure, cela demande de 30 à 40 heures pour corriger toutes les copies, c'est-à-dire, quatre à cinq journées de travail ! Franchement, je préfère être parmi les enseignants-surveillants que d'être correcteur des épreuves ; je ne supporte plus le stress et l'opération en tant que telle est très fatigante, autant passer quelques heures à surveiller dans un centre d'examen et rentrer chez soi à midi pou se reposer. Et puis, je n'aime pas travailler sous la pression du temps. D'ailleurs, mon âge ne supporte plus ce genre de travail, c'est à peine si j'arrive à corriger les copies de mes élèves qui attendent encore sur mon bureau ! " Cette année, les professeurs désignés pour la correction des épreuves de fin d'études de l'enseignement de base (brevet) ont été surpris d'être convoqués également à la surveillance des épreuves de l'examen de baccalauréat. Une telle chose se passe pour la première fois, ce qui n'est pas d'usage dans toute l'histoire de l'éducation nationale : la tradition veut que ceux qui corrigent ne surveillent pas et inversement. Charger l'enseignant de faire les deux tâches pourrait mener au surmenage et nuire ainsi à l'efficacité escomptée.