Dimanche dernier, les centres commerciaux grouillaient de pères de familles automatisés suivant le pas lourd, leurs enfants motivés pour acheter un ou des cadeaux à la maman chérie. Et là, au fil des années, le budget va en augmentant... « Ya hasra » !... A l'époque ma maman se contentait d'un gribouillage sur une feuille de dessin ou un objet non identifié confectionné avec des boîtes de yaourt vides, des fils à coudre et de la colle ! Nous offrions alors notre créativité naissante à nos mères. Quel beau geste ! qui comptait énormément. Aujourd'hui, à une époque où « l'amouromètre » est gradué en dinars, les commerçants ont saisi le plus pur des sentiments au vol pour le transformer en un besoin de consommation. Ainsi, les vrais cadeaux sont payés avec l'argent du père par des enfants qui l'ont soi-disant acheté alors que la maman l'a préalablement choisi. Un ballet d'hypocrisie où le vrai vainqueur, n'est ni le dépenseur ni le dépensé mais le matérialisme qui gagne nos sentiments. Et si, aujourd'hui, ma mère se contente d'un bizou sincère sur le front, elle a toujours le sentiment que mon cadeau a, à ses yeux, une valeur inestimable. Alors, loin de moi de casser les commerçants mais,tant pis, créez des saints-valentins, des Halloweens ou des fêtes des voisins mais épargnez les sentiments les plus purs de la dérive commerciale. Au moins, évitons les arrières-pensées et les intérêts de l'amour parental. Nous avons déjà faussé l'amour mérital, l'amour amical et l'amour social... Les intérêts-pensées plombent les relations amoureuses. Chacun a sa petite idée derrière la tête et les poches remplies remplacent les cœurs fluides ! Sinon, bonne fête à toutes les mères qui marchent sur terre. Sans elles, nous ne serions rien. Avec elles, nous assurons notre avenir. Grâce à elles la vie est moins compliquée. Et, même si certaines ont purgé le caractère matérialiste de leurs enfants, elles croyaient sûrement bien faire... Car, toutes les mères sans exception, veulent bien faire !