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M.Abdelkarim Hamrouni, président du Conseil de l'Ordre des pharmaciens: « Nous avons institué l'assistanat obligatoire dans les pharmacies pour encourager l'emploi des jeunes » SOCIETE CIVILE
Les Conseils de l'Ordre des pharmaciens des pays du Maghreb viennent d'élire le président du Conseil de l'Ordre des pharmaciens tunisiens, M. Abdelkarim Hamrouni, à la tête de l'institution intermaghrébine des Conseil de l'Ordre des pharmaciens. A cette occasion, nous avons invité M. Hamrouni. Il nous parle ici des objectifs de cette instance maghrébine, des problèmes que rencontre le Conseil de l'Ordre quant à l'emploi des jeunes pharmaciens, des relations tendues avec les vétérinaires et d'autres questions. Interview.
• Le Temps : Vous venez d'être élu à la présidence de l'interordre des pharmaciens maghrébins. Que signifie pour vous cette distinction et quel est le rôle de cette instance maghrébine ? -M. Abdelkarim Hamrouni : Effectivement, j'étais élu lors d'une assemblée générale des Conseils de l'Ordre des pharmaciens tunisiens, algérien,s, marocains, mauritaniens et libyens, qui s'est tenue le 18 mai, à Alger, président à l'unanimité de l'interordre des pharmaciens maghrébins. Les objectifs de cette structure maghrébine tendent à faciliter les contacts professionnels entre tous les pharmaciens maghrébins quelles que soient leurs branches d'activités et ce, dans le respect de l'éthique et de la déontologie afin de promouvoir le rôle du pharmacien dans la société. Ils optent aussi à développer le rayonnement de la culture professionnelle pharmaceutique et à promouvoir le jumelage entre les organisations de la profession et l'harmonisation des textes juridiques régissant l'exercice de la profession et à promouvoir aussi le rôle du pharmacien maghrébin face aux grands problèmes de la santé publique. L'objectif est aussi d'instaurer des actions de solidarité entre les pharmaciens maghrébins et permettre de les réunir à l'occasion des assemblées et des congrès organisés par chacun des pays à tour de rôle. • Cette structure existe depuis quand ? -C'est une structure récente qui a été constituée il y a 2 ans à Alger. Lors de notre mandat qui va durer 2 ans, nous allons organiser les premières journées de l'interordre des pharmaciens maghrébins. • Revenons à l'échelle nationale. Quelles sont vos relations avec la CNAM ? -Elles sont excellentes. Bien sûr, il y a des petits problèmes. Mais ils sont passagers et se règlent localement. Ce sont des problèmes qui concernent le paiement. Mais pour nous le vrai problème reste celui de la promotion des médicaments génériques que le pharmacien substitue à ceux mentionnés sur l'ordonnance. Ils sont moins chers. Donc, l'opération de substitution profite aux patients. Mais pour le pharmacien elle constitue un manque à gagner. Donc, pour que la substitution réussisse il faut instaurer une marge compensatoire pour le pharmacien d'officine afin de l'inciter à opérer cette substitution. Le Conseil de l'Ordre a tenu plusieurs réunions avec le ministère. Le principe de la compensation est déjà acquis. Reste la manière de l'appliquer et la fixation du taux. Le ministère a chargé un bureau d'étude qui évaluera l'opération et avancera des propositions. L'autre problème qui nous préoccupe est celui de l'emploi des jeunes diplômés. Nous avons dans ce sens et en collaboration avec le ministère institué l'assistanat obligatoire dans les pharmacies qui font un chiffre d'affaires/égal ou supérieur à 450.000 dinars. Nous comptons, aujourd'hui, 170 pharmaciens assistants en activité. L'autre mesure qui a été prise pour encourager l'emploi des jeunes pharmaciens a été prise par une dérogation spéciale qui instaure la création des pharmacies d'officines dans les zones hors commune (Imada) dont le nombre d'habitants est égal ou supérieur à 4 mille habitants. • Ces pharmacies dans les zones rurales sont-elles rentables ? -Non, il y a là un problème crucial qui se pose parce que dans ces zones rurales les pharmaciens sont principalement appelés à vendre les médicaments vétérinaires. Malheureusement, ces médicaments sont essentiellement vendus par les médecins vétérinaires qui sont ainsi juges et parties. Ils consultent et prescrivent. C'est une aberration, qui est même contraire aux textes qui régissent les deux professions d'autant plus que les médecins vétérinaires placent ces médicaments dans les coffres de leurs voitures dans de mauvaises conditions sanitaires. Nul ne peut dispenser les médicaments autre que le pharmacien. Donc, il n'y a aucune raison pour que les médecins vétérinaires continuent de le faire alors qu'il y a actuellement 1800 pharmacies réparties sur tout le territoire du pays et dans les coins les plus reculés. Mais, il faut en même temps permettre aux vétérinaires de disposer d'une quantité de médicaments d'urgence. Enfin, pour nous, le médicament est la spécialité du pharmacien et le Conseil de l'Ordre s'engage à ce que toutes les pharmacies dans les zones rurales disposent d'un stock suffisant de médicaments pour répondre à toutes les prescriptions des médecins vétérinaires. Nous demandons donc aux autorités de prendre les mesures nécessaires afin d'éviter la faillite et la fermeture des pharmacies dans les zones rurales. Ce qui sera contraire à la promotion de l'emploi des jeunes diplômés. • Pour vous, quel est le profil du pharmacien d'aujourd'hui ? -Le pharmacien d'aujourd'hui, n'est plus un simple vendeur derrière son comptoir. C'est un acteur de la santé publique. Il joue un rôle important dans l'éducation thérapeutique du citoyen et prodigue des conseils en cas de besoin. Interview réalisée par : Néjib SASSI