La 5ème rencontre tuniso-allemande sur les énergies renouvelables a constitué une occasion pour découvrir le programme allemand et passer en revue l'expérience tunisienne en la matière. L'Agence Nationale de Maitrise d'Energie et la STEG ont exposé durant cette journée les spécificités de l'approche tunisienne et rappelé les encouragements alloués aux opérateurs privilégiant la maîtrise de l'énergie et l'usage des énergies renouvelables. Les experts allemands ont présenté l'expérience allemande et expliqué comment la législation allemande impose aux nouvelles constructions d'utiliser une proportion de 15 % d'énergie solaire aux côtés des autres sources d'énergie. Les statistiques montrent que l'Allemagne est le 2ème marché d'énergie photovoltaïque et qu'elle dispose d'une expertise indéniable en la matière pouvant être exploitée sur le marché tunisien.
Objectif 20 % Depuis mars 2007 et dans le cadre de la lutte contre le réchauffement planétaire, les 27 membres de l'Union Européenne ont adopté un accord stipulant que les énergies renouvelables couvriraient 20 % de la consommation énergétique de l'UE d'ici 2020. Une telle attitude a été dictée par les difficultés d'approvisionnement énergétiques et les bouleversements climatiques provoqués par le réchauffement planétaire et renforçant l'intérêt à une énergie propre. Ces soucis européens d'énergie propre et durable sont partagés par la Tunisie et la Chambre tuniso-allemande de l'Industrie et du Commerce a mis en œuvre un programme de promotion visant à favoriser les échanges dans le secteur des énergies renouvelables entre la Tunisie et l'Allemagne. Lors de cette 5ème rencontre tuniso-allemande sur les énergies renouvelables qui se déroule du 2 au 5 juin, les représentants des institutions des deux pays y présentent l'évolution et les opportunités liées au secteur dans les deux pays et débattent des nouvelles technologies et de l'utilisation de l'énergie solaire en Europe et en Afrique du Nord.
L'expérience tunisienne Il ressort de l'exposé de l'expérience tunisienne telle que présentée par la STEG et l'ANME que l'énergie photovoltaïque existe en Tunisie depuis le début des années 1980, qu'il a été procédé à l'électrification photovoltaïque des postes frontaliers isolés, qu'un programme d'encouragement de l'utilisation du chauffe-eau solaire est en cours dans les habitations domestiques et l'hôtellerie ainsi que dans l'appui à la recherche dans le domaine du solaire thermique. Par ailleurs, la Tunisie envisage d'édifier une première centrale thermo-solaire STEG de 25 MW à l'horizon 2014. Une étude de pré-faisabilité de cette centrale a été réalisée en collaboration avec la GTZ. Ces expériences restent encore en deçà des attentes car leur impact sur la facture énergétique est encore réduit.
Objectifs mitigés Il est vrai que la STEG procède avec une banque de la place à l'encouragement de l'introduction du chauffe-eau dans les habitations. Mais, au rythme actuel de près de 100.000 m2 de plaques photovoltaïques, on est loin des objectifs consistant à généraliser l'énergie solaire dans le chauffage des eaux. On ne parvient même pas à couvrir les nouvelles habitations. Cette rencontre a permis aux experts tunisiens de constater que leurs compères allemands obligent les entrepreneurs à envisager de s'approvisionner à hauteur de 15 % en énergie solaire dans leurs nouvelles habitations. Une telle procédure est déjà envisagée dans d'autres coins du monde où l'on restreint le chauffage d'eau à l'utilisation de l'énergie solaire. Alors qu'en Tunisie, on se limite aux encouragements à l'utilisation de cette énergie, sans aucune mesure dissuasive. Pourtant, on n'est pas plus pourvu que l'Allemagne ou l'Espagne, en matière d'énergie, pour ne pas les imiter en matière d'obligations au solaire. La législation tunisienne est appelée à pénaliser ceux qui optent pour une architecture favorisant le gaspillage d'énergie.