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Le Bâtonnier, Me Béchir Essid, et l'adoption du règlement intérieur de l'Avocatie: « Ce ne sont pas les rumeurs colportées par une minorité qui vont ternir la transparence du processus adopté ! » VIE POLITIQUE ET SOCIETE CIVILE
Après l'adoption du projet du règlement intérieur de l'avocatie lors d'une assemblée générale extraordinaire tenu à cet effet, il y a trois semaines. Une adoption dénoncée par certains avocats car elle a été réalisée le vote à mains levées et non par le vote secret, le Conseil de l'Ordre des avocats tiendra le 4 juillet prochain son assemblée générale annuelle. A cette occasion, nous avons invité le Bâtonnier, Me Béchir Essid, il nous parle, ici, de la controverse soulevée par cette adoption, de la participation des avocats aux émissions télévisées, de l'éventuelle constitution d'un syndicat de la profession et d'autres questions. Interview.
• Le Temps : Plusieurs avocats vous reprochent de ne pas procéder au vote secret pour l'adoption du projet du règlement intérieur de la profession lors de l'assemblée générale qui s'est tenue à cet effet. Vous avez opté pour le vote à mains levées. Qu'en dites-vous ? -Me Béchir Essid : Le votre à mains levées est le procédé juste et adéquat contrairement à ce que prétendent certains qui ont d'autres arrières pensées et qui sont minoritaires. La majorité des avocats ont voté pour le projet du règlement intérieur qui est un acquis de taille pour la profession. Les avocats ont attendu plus de 15 ans pour sa concrétisation. En ce qui concerne la méthode du vote secret elle n'est pratiquée que pour l'élection des personnes et non pour l'adoption des textes. Toutes les organisations, les partis politiques et les parlements dans le monde procèdent pour l'adoption des motions, des rapports ou autres au vote à mains levées et non au vote secret. Mais, pour l'élection des dirigeants ou des représentants ils procèdent au vote secret. Même les Nations-Unies et le Conseil de sécurité procèdent pour l'adoption de leurs motions au vote à mains levées. En plus, la loi organisant la profession stipule que l'élection des représentants des structures se fait par le vote secret mais l'adoption des rapports moral et financier lors de l'Assemblée générale se fait par le vote à mains levées. De même l'article 53 de la loi organisant la profession ne stipule pas que l'adoption du projet du règlement intérieur soit faite par le vote secret comme il l'a clairement stipulé pour l'élection des structures de la profession. • Mais, ils vous reprochent aussi de ne pas procéder au décompte des voix lors de cette assemblée ? -Ecoutez, le procédé de l'adoption n'a rien à voir avec l'élection et lors de cette assemblée c'est pratiquement pour une majorité écrasante que le projet a été adopté. C'est presque à l'unanimité. Et en tant que Bâtonnier je pense assurer que maintenant le projet du règlement intérieur est une loi qui est entrée en vigueur et qui régit la profession à partir du 1er juin 2009. • Est-ce que ce règlement intérieur réglemente justement la question de la participation des avocats dans les médias. Une question qui a soulevé dernièrement une énorme polémique ? -D'abord, je peux vous assurer que le Bâtonnier, le Conseil de l'Ordre des avocats et tous les avocats sont pour et défendent la liberté d'expression et ne sont pas contre la participation des avocats dans les médias. Mais, nous sommes pour une liberté d'expression qui ne porte pas préjudicie aux personnes et aux institutions et qui ne viole pas la loi et qui respecte la déontologie de la profession et ses constantes. Nous sommes pour la participation des avocats mais il ne faut pas qu'elle se transforme en une forme de publicité. A cet effet, le Bâtonnier et le Conseil de l'Ordre ont dénoncé certaines émissions télévisuelles qui se sont érigées en tribunaux et les avocats qui ont participé à ces émissions ont porté préjudice à la profession. Donc, le règlement intérieur est venu à temps pour réglementer la participation des avocats aux médias, et ce règlement engage toute la profession et doit être respecté par tous les avocats. Il est à caractère obligatoire. • Certains avocats vous reprochent une mauvaise gestion financière des ressources du Conseil de l'Ordre et de la caisse de retraite et de prévoyance. Ils vous accuse même de dépassement dans cette gestion. Qu'en dites-vous ? -Ce sont des accusations gratuites et sans aucun fondement. La gestion financière du Conseil de l'Ordre et de la Caisse de retraite et de prévoyance est saine et transparente et les comptes sont établis clairement. Les moyens de contrôle existent, fonctionnent normalement et assument leur rôle dans les normes. Ils s'exercent par des experts comptables. Les deux rapports financiers du Conseil et de la Caisse seront présentés aux avocats lors de l'assemblée générale qui se tiendra le 4 juillet prochain. Nous agissons dans la transparence la plus totale et nous sommes prêts à répondre à toutes les questions qui concernent les volets de la gestion financière et à présenter tous les documents à tout avocat qui le demande. Ce sont des rumeurs qu'une minorité d'avocats font circuler pour des arrières pensées électorales. Ils n'ont pas le courage de nous demander directement des comptes parce qu'ils n'ont aucune preuve. • Une autre rumeur circule quant à la constitution d'un syndicat des avocats. Qu'en pensez-vous ? -Le syndicat existe et assume son rôle pleinement c'est le Conseil de l'Ordre des avocats et il assume son rôle revendicatif concrètement et procède quand il le faut comme lors de mon premier mandat à des actions syndicales revendicatives diverses qui ont utilisé la grève, le sit-in et le port du brassard rouge. Donc, la constitution d'un syndicat n'a aucun sens et aucune raison d'être. • On dit que vous allez briguer un autre mandat, lors des prochaines élections du bâtonnat ? -Notre souci, aujourd'hui, ce ne sont pas les élections. Nous sommes très occupés pour consolider les acquis de la profession et nous agissons pour en réaliser d'autres. C'est notre souci majeur.