C'est une véritable sélection qui va avoir lieu en Iran à l'occasion des élections présidentielles, élections sans précédent qui suscitent un engouement indéniable surtout auprès des jeunes. Le présélectionné, l'actuel président Mahmoud Ahmadinejad qui bénéficie de la bénédiction de l'ayatollah Ali Khamenei qui peut valoir investiture, va-t-il être réélu ? Ce n'est pas exclu mais en Iran, il arrive que les urnes désavouent l'oracle venu d'en haut. L'intérêt que le monde porte à ces élections résulte justement de la personnalité d'Ahmadinejad devenu un souci pour l'Occident et un danger pour Israël. Sa défaite est d'ailleurs ardemment attendue par Israël, jugée souhaitable par les occidentaux et secrètement voulue par des milliers d'Iraniens, la plupart des jeunes et des intellectuels exaspérés par sa rhétorique populiste et l'incurie de sa politique étrangère qui a contribué à l'isolement de l'Iran. Celui qui incarne le changement et le reflet inversé d'Ahmadinejad n'est autre que l'ancien premier ministre Hussein Mossawi, un réformateur modéré et mesuré qui veut en finir avec l'image extrémiste de l'Iran, bien classé dans l'axe du mal. Depuis 1979, déclenchement de la révolution, l'Iran a enflammé le Moyen-Orient en appelant à la destruction d'Israël et en s'investissant dans l'arène palestinienne, défié l'Amérique, menacé l'Europe et contesté l'ordre mondial. Si Ahmadinejad est battu, l'Iran peut-il changer ? On prend conscience que pour la première fois l'élection du président iranien est devenu un enjeu mondial.