Par les temps qui courent les malfrats raflent tout ce qui leur tombe sous la main, même les objets de valeur minime si l'on peut dire n'échappent pas à leur appétit. Une personne demeurant dans une cité populaire, effectuant son marché hebdomadaire dans un des nombreux souks qui foisonnent le dimanche, avait garé sa bicyclette devant l'état d'un marchand de légumes et fut accaparé par les achats qu'il devait faire. Ayant rempli son couffin, il retourna à l'endroit où il avait garé sa bicyclette, et là grande fut sa surprise lorsqu'il s'aperçut que son moyen de locomotion s'était volatilisé, il eut beau questionner tous les marchands proches du lieu du vol, vainement, personne n'a rien vu. Faisant contre mauvais fortune bon cœur, il se rendit au poste de police le plus proche pour déposer plainte en bonne et due forme. Ayant enregistré sa plainte et les caractéristiques de son vélo, les agents de l'ordre se mirent à l'œuvre avec leurs méthodes bien rôdées et qui ont donné jusque là des résultats plus que satisfaisants. Ainsi faisant leur ronde habituelle deux agents en civil, aperçurent devant le magasin d'un cycliste, parmi les vélos garés devant la petite échoppe qui sert d'atelier de réparation, un vélo qui répondait aux caractéristiques de l'engin volé. Le propriétaire des lieux fut convoqué au poste et sommé d'expliquer la provenance du dit-vélo, il affirma qu'il avait acquis ce dernier au prix de 180 dinars auprès d'un individu dont il donna toutes les coordonnées, nom, adresse, âge... Convoqué à son tour ce dernier prétendit qu'il avait acheté ce vélo au souk de Moncef Bey pour la somme de 50 dinars et qu'il l'avait revendu au cycliste pour la somme de 70 dinars affirmant toutefois ne pas se rappeler de l'individu auquel il avait acheté le vélo. Nonobstant les montants contradictoires avancés par l'individu en question, les agents de l'ordre le soumirent à un feu roulant de questions, jusqu'à ce qu'il ait reconnu son forfait. Le vélo mal acquis fut remis à son propriétaire, et le malfaiteur traduit devant la juridiction compétente pour ce genre de délits. A l'audience, il fit volte face, déclarant qu'il avait acheté le vélo et ignorait son origine frauduleuse clamant son innocence. Son avocat plaida son innocence demandant du tribunal l'acquittement de son client. Mais le tribunal ne l'entendit pas de cette oreille et a condamné l'accusé à 6 mois de prison avec sursis.