Fruits d'été particulièrement savoureux, les melons et les pastèques n'attendent plus le mois de juillet pour faire leur apparition sur le marché. Depuis fin mai, les camions qui en transportent des milliers de tonnes provenant du Centre et du Sud de la Tunisie se font de plus en plus nombreux sur nos routes et principalement entre la capitale et les villes de Kairouan, Sidi-Bouzid, Gabès et Sfax. Ces derniers jours, les quantités exposées à la vente sont considérables et se vendent apparemment très bien d'après plusieurs commerçants du marché central de Tunis et des quartiers environnants, et ce malgré le prix relativement élevé du kilo de pastèque et de melon (respectivement de 500 millimes à 1 dinar 500). Les amandes vertes font timidement leur apparition, sinon l'abricot et la pêche trônent... " On achète plus de melon que de pastèque, reconnaît néanmoins un marchand du centre-ville qui explique cette préférence de ses clients par une fausse croyance qui persuade beaucoup de Tunisiens que ce n'est pas encore la saison pour goûter aux pastèques. " Ils vous disent souvent que c'est déconseillé aux enfants et que cela provoque systématiquement des diarrhées et des malaises gastriques. C'est faux, je rentre chaque jour avec une pastèque et personne ne s'est plaint de rien chez moi. Cela dit, nous avons des clients qui attendent fébrilement ces primeurs et en consomment autant qu'ils veulent. " Nous lui avons ensuite parlé de l'arrière-goût un peu salé de certaines variétés ; il a alors imputé cela à la salinité des champs sur lesquels se fait la culture des pastèques du côté de Gabès et de Sfax. " Mais, ajoute-t-il, ça reste très sucré et c'est l'essentiel pour qui aime ces fruits d'été ! "
La France principal client En Tunisie, les superficies cultivées varient selon les campagnes entre 24 et 25.000 hectares et notre production de pastèques et de melons peut atteindre 470.000 tonnes. Les pastèques que nous voyons actuellement sur le marché sont cultivées sous tunnels en plastique dans les régions chaudes qui ne connaissent ni gelée ni grêle. Les variétés vendues dès fin mai sont nombreuses mais les plus répandues ont pour noms Redstar, Amiga, Sugarpak, Sofiane et Sugarbaby. On en produit jusqu'à 40 quintaux par hectare. Les récoltes sont dans une large proportion écoulées à l'intérieur du pays et l'on exporte jusqu'à 10.000 tonnes à l'étranger principalement vers la France notre principal client qui nous achète en moyenne 90% de la quantité exportée. Les amandes, timidement ! Les amandes vertes aussi sont déjà visibles sur les étals mais les quantités exposées sont encore faibles. Le kilo d'amande coûte selon la variété entre 900 millimes et 1 dinar 200 millimes. La Tunisie produit annuellement un peu plus de 10.000 tonnes. Les plus vieux vergers se trouvent surtout dans la région de Sfax et dans le Cap-Bon ; les plus jeunes sont situés du côté des plaines, collines et plateaux du Nord et du Nord-Ouest. Mais on cultive l'amandier également au Sud (Zarzis et Médenine), dans le Centre (Kairouan) et dans le gouvernorat de Kasserine.
Beaucoup de pêches et un peu de fraises Au marché, les fruits qui se vendent le mieux ces derniers temps sont l'abricot et la pêche (encore trop chers pour une bourse moyenne, puisqu'on en propose le kilo partout à plus d'un dinar quelles qu'en soient la variété et la qualité, tout comme la cerise d'ailleurs qui n'a pas encore bon goût). La Tunisie cultive le pêcher sur 11.000 hectares répartis principalement entre les zones de Ben Arous, La Manouba, Kasserine et Zaghouan. En ce qui concerne les abricots, ils sont cultivés essentiellement dans le gouvernorat de Kairouan sur plus de 4000 hectares qui produisent en moyenne plus de 10.000 tonnes chaque année. Quant aux fraises, elles font de la résistance sur le marché bien que la saison en soit presque passée. On les propose à moins d'un dinar le kilo. Le Cap-Bon est en Tunisie, la principale région où l'on cultive ce fruit. La production en a dépassé aujourd'hui les 50 tonnes par hectare.