Adel Tlatli est un homme heureux. L'année 2008/2009 était pleine de satisfaction pour son équipe et pour lui. Le championnat arabe glané en Tunisie et à Nabeul même, dont il est originaire, l'a comblé surtout que cette consécration échappait à notre sélection depuis 25 ans. En signe de reconnaissance pour ce sacre, la FTBB honorait son coach durant la finale de coupe de Tunisie. Mais si le difficile était réalisé au cours de cette saison, le plus dur reste à venir. En effet, notre team national se trouve d'ores et déjà confronté à un double challenge ; défendre son titre de champion arabe à Rabat et aller confronter les géants de l'Afrique en Libye et ce pendant cet été. La Tunisie a, d'ailleurs, peiné pour obtenir sa qualification à la joute africaine, au dépend de ses voisins maghrébins ; le Maroc et l'Algérie, lors du dernier tournoi zonal, disputé à Salé au Maroc. Les Marocains, surtout, ont fait preuve de détermination, voulant sans doute annoncer le ton et faire savoir qu'ils seront de sérieux adversaires et d'importants prétendants pendant la 19ème édition du championnat arabe des nations qui se tiendra chez eux, à Rabat du 15au 25 juillet. Mais les nôtres n'auront pas à se mesurer à eux d'emblée puisqu'ils ne sont pas dans le même groupe. Les protégés de Adel Tlatli affronteront la Libye en match d'ouverture, dans le groupe A, et devront s'opposer aussi au Liban, aux Emirats arabes Unis, à la Syrie et à l'Algérie. Les Marocains, eux, sont dans le groupe B aux côtés du Yémen, du Koweït, de l'Egypte, de l'Arabie Saoudite et du Soudan. En stage avec une liste élargie de 17 joueurs depuis le lundi, qu'il conservera jusqu'à la veille du départ pour le Maroc, le coach national a bien voulu répondre à nos questions sur les prochains défis qui l'attendent, lui et son équipe.
-Le Temps : Le tournoi zonal qualificatif pour le championnat d'Afrique était plus dur que prévu. -Adel Tlatli : En réalité, nous nous y attendions un peu. Quand j'ai vu le club algérien composé d'une majorité d'internationaux disputer le dernier championnat arabe des clubs, j'ai décelé de la qualité dans l'effectif le composant. Ils étaient très bons. Les Marocains ont, quand à eux, tout fait pour que le tournoi zonal soit reporté à fin mai pour récupérer leurs joueurs évoluant à l'étranger et surtout leur arrière qui était blessé. Je savais, donc, que la Maroc allait montrer un autre visage surtout suite à sa défaite surprise en match inaugural contre les algériens. Ils ont tout mis en œuvre pour réussir leur sortie contre nous.
Un soulagement suite à cette qualification mais du travail vous attend. A quelles lacunes devez-vous pallier ? Vous savez sur le papier on n'a pas une équipe très forte. Nous avons, plutôt misé sur le collectif et la solidarité du groupe. C'est ce qui a constitué notre suprématie au dernier championnat d'Afrique des Nations. Durant ce tournoi zonal, nous avons constaté que les joueurs ont perdu les automatismes durement acquis au cours des cinq mois de préparation passés ensemble avant la consécration arabe. Nous avons besoin de bosser avec acharnement pour les retrouver, affiner notre collectif et reconstruire la solidité du groupe.
Votre statut maintenant est différent. Vous partez au Maroc dans la peau du champion. Vous y allez pour défendre votre titre ou pour vous y préparer à la 25ème édition du Championnat d'Afrique des Nations ? La réponse à cette question me parait difficile. C'est sûr que nous devons considérer nos ambitions à la hausse. Dans cette optique notre priorité va au championnat d'Afrique. Je peux vous certifier que nous participerons aux deux joutes avec nos meilleurs joueurs. Par contre je ne suis pas sûr qu'ils soient au meilleur de leur forme physique pour le premier tournoi (le championnat arabe). Nous sommes dans une phase transitoire de la préparation. Ils seront sans doute à 75 pour cent au Maroc et à leur forme optimale en Libye pour le championnat d'Afrique. Nous ambitionnons de monter sur le podium.
Avez-vous le potentiel pour réaliser cet objectif ? Nos résultats seront tributaires de la composition des poules. Nous nous préparons dans les meilleures conditions et avec les joueurs les plus en forme dans le championnat tunisien. On vient de récupérer Fabien Daure, un franco-tunisien évoluant à Monaco.
Et qu'en est-il de Radhouane Ben Slimane ? Nous avons voulu le rappeler mais il n'a pas montré une grande volonté de réintégrer les rangs de l'équipe nationale. Il n'arrive pas encore à digérer son éviction avant le dernier championnat arabe. Mais si nous l'avons fait, c'était par choix tactique. Nous avions besoin de miser sur le jeu collectif et Radhouane a trop tendance à jouer pour son compte. Nous avons constaté qu'il a fait une saison pleine aux Emirats Arabes Unis où il était le joueur le plus performant. Ces coéquipiers l'ont réclamé. Ils voulaient qu'ils soient à leur côté, conscients qu'il peut leur apporter le plus. Maintenant, le concerné ne s'est pas manifesté et a fait savoir son refus de faire partie du groupe.
Et qu'est ce qui a changé pour que vous le rappeliez ? Je pensais qu'après ce titre remporté sans lui, Radhouane ne viendra plus en équipe nationale en vedette mais en tant qu'un élément d'un groupe solide et ayant déjà fait ses preuves. Mais nous serons fidèles à notre stratégie habituelle de jeu à savoir; le jeu collectif et construit.