Le Temps-Agences - Le chef de la majorité parlementaire au Liban, Saad Hariri, sera désigné Premier ministre, son mouvement l'ayant présenté comme son candidat lors de consultations hier avec le président de la République. "Nous avons nommé comme candidat le chef du Courant du Futur, Saad Hariri", a affirmé le député Samir el-Jisr, entouré des autres membres de ce groupe parlementaire, à l'issue de consultations avec le président Michel Sleimane. Le président Sleimane doit charger M. Hariri officiellement aujourd'hui de former le nouveau gouvernement. Les autres groupes membres de la majorité parlementaire, qui dispose de 71 députés, doivent également nommer le fils de l'ex-Premier ministre assassiné Rafic Hariri au cours de ces consultations contraignantes qui se poursuivent aujourd'hui. Le Hezbollah chiite qui mène la minorité parlementaire soutenue par la Syrie et l'Iran (57 députés), ainsi que le mouvement de son allié chrétien Michel Aoun se sont abstenus de nommer M. Hariri, 39 ans. Parmi les groupes de la minorité parlementaire, seul le mouvement chiite Amal que dirige le président du Parlement Nabih Berri a annoncé avoir nommé le chef de la majorité comme son candidat au poste de Premier ministre. "Nous n'avons nommé personne mais nous n'avons de veto contre personne", a déclaré M. Aoun après sa rencontre avec le président Sleimane. Le Hezbollah, dont le chef Hassan Nasrallah a rencontré M. Hariri dans la nuit de jeudi à vendredi, a toutefois assuré que le parti "coopérerait avec un esprit ouvert" pour poursuivre le dialogue entamé lors de cette rencontre. Les deux leaders se sont rencontrés pour la première fois depuis près d'un an en vue de discuter du futur gouvernement. Le Hezbollah et ses alliés réclament un gouvernement d'union nationale. La majorité, sans écarter cette possibilité, refuse que la minorité dispose d'un droit de blocage comme c'est le cas dans l'actuel gouvernement d'union. La majorité antisyrienne sortante menée par M. Hariri et soutenue par l'Occident, est sortie renforcée des législatives du 7 juin, après avoir obtenu 71 sièges contre 57 pour le camp dirigé par le Hezbollah. Le bras de fer qui dure depuis quatre ans entre les deux camps avait provoqué en mai 2008 des affrontements qui ont fait une centaine de morts et fait craindre un retour à la guerre civile (1975-1990).