Le Temps-Agences - Le Premier ministre désigné au Liban Saâd Hariri mettait hier les dernières touches à la constitution de son gouvernement d'union nationale, après cinq mois de négociations laborieuses avec la minorité parlementaire menée par le Hezbollah. L'annonce est attendue en début de semaine après que le mouvement chiite et ses alliés eurent accepté samedi la dernière proposition de gouvernement présentée par M. Hariri, qui mène la majorité parlementaire. Dans l'après-midi d'hier, M. Hariri a reçu la liste des personnes proposées par Michel Aoun, l'allié chrétien du Hezbollah, qui a exprimé sa satisfaction concernant la composition du nouveau gouvernement. "Nous ouvrons une nouvelle page de coopération. Nous devons désormais aller de l'avant", a assuré M. Aoun lors d'un point de presse, annonçant par ailleurs que son groupe parlementaire a obtenu les portefeuilles des Télécommunications, de l'Energie, du Tourisme, de l'Industrie et un ministère d'Etat. D'après la presse, le Hezbollah qui participera pour la troisième fois de son histoire dans le gouvernement, doit obtenir les portefeuilles de l'Agriculture et de la Réforme administrative. Le nouveau gouvernement sera composé de 30 ministres, dont 15 pour la majorité, 10 pour la minorité et cinq "neutres" désignés par le président de la République Michel Sleimane. Selon cette formule, aucune partie ne disposera d'un droit de veto et M. Sleimane aura un rôle d'arbitre. M. Hariri, fils de l'ancien dirigeant assassiné Rafic Hariri, a été chargé de former un gouvernement après la victoire de son camp aux législatives du 7 juin. Mais ses efforts ont été entravés par des revendications des deux camps sur la répartition des portefeuilles et le choix des ministres. M. Aoun réclamait notamment que son camp conserve le ministère sensible des Télécommunications, ce M. Hariri a refusé au départ, avant de céder. Le bras de fer sur les portefeuilles a commencé à se relâcher le mois dernier après l'amélioration des relations entre les principaux soutiens des deux camps, la Syrie et l'Arabie saoudite.