Le constructeur automobile américain General Motors a annoncé hier le lancement formel du nouveau GM sorti du régime des faillites, entité centrée autour des actifs sains du groupe et détenue à majorité par l'Etat américain. "La nouvelle entreprise General Motors a débuté son activité aujourd'hui dotée d'une nouvelle structure, d'un bilan plus solide et d'un engagement renouvelé de placer les consommateurs au cœur de tout ce que fait le nouveau GM", a indiqué le groupe dans un communiqué. "Aujourd'hui est le début d'une nouvelle ère", a déclaré le directeur général Fritz Henderson, lors d'une conférence de presse. Exprimant sa "reconnaissance" pour l'aide des gouvernements américain et canadien, qui ont apporté 60 milliards de dollars au total à GM depuis décembre, M. Henderson a fait vœu que le nouveau GM soit "centré sur le consommateur" en produisant "les meilleurs véhicules du monde" en terme de qualité, de design et d'économies de carburant. GM va se recentrer sur 4 marques principales, Buick, Cadillac, Chevrolet et GMC, délaissant les marques jugées non rentables comme Saturn, Pontiac et Hummer aux Etats-Unis, mais également Opel et Saab en Europe. Le groupe a confirmé hier le retour d'un ténor de l'industrie automobile et ancien pilier de GM, Bob Lutz, qui prendra les commandes du marketing et de la communication. Le premier constructeur automobile américain avait déposé le bilan le 1er juin et est passé depuis par un redressement judiciaire accéléré devant le tribunal des faillites de New York. Jeudi, un ultime obstacle avait été levé pour permettre l'émergence de la faillite du groupe avec l'entrée en vigueur du feu vert du juge des faillites Robert Gerber, qui a approuvé le volet central du plan de sortie de faillite: la vente de ses actifs les plus sains à une nouvelle entité à l'actionnariat fondamentalement remanié. Le nouveau GM est détenu à 60,8% par l'Etat américain, à 11,7% par l'Etat canadien, à 17,5% par le syndicat automobile américain UAW et à 10% par les créanciers. Sa dette a été ramenée à 10 milliards de dollars, avec la réduction de 40 milliards de dollars d'engagements financiers divers - dette obligataire, prestations santé pour les retraités. "Nous pensons introduire de nouveau le groupe en Bourse aussi tôt que possible, à partir de l'an prochain, et nous avons l'intention de rembourser les avances du gouvernement aussi vite que possible", a encore indiqué le directeur général, soit avant l'échéance de 2015. Aux Etats-Unis, le groupe sera recentré d'ici la fin 2010 sur 34 sites de production, contre 47 en 2008, avec des effectifs ramenés de 91.000 l'an dernier à 64.000 à fin 2009. Dans l'intervalle, les effectifs de cadres dirigeants seront réduits pour leur part de 35%, a indiqué la direction de GM hier. Le réseau de concessionnaires va lui être rétréci de 40%, de 6.000 à 3.600. Fritz Henderson a promis vendredi d'aller sur le terrain pour "rencontrer directement les consommateurs, les acheteurs et les concessionnaires", assurant "être plus disponible pour les consommateurs que jamais". Evoquant une gamme de véhicules sur le marché "plus resserrée mais de meilleure qualité", le dirigeant a plaidé en faveur de modèles économes en carburant, rappelant qu'une voiture 100% électrique, la Chevy Volt, sera lancée l'an prochain. "Nous travaillons aussi à une nouvelle manière de vendre des voitures", a-t-il ajouté, évoquant un partenariat avec le site de vente aux enchères eBay en Californie et des "tests" avec des concessionnaires dans les semaines à venir.