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Bilan d'une décennie très controversée
Examens et épreuves de contrôle au secondaire
Publié dans Le Temps le 24 - 07 - 2009

Nous avons pu obtenir, il y a quelques jours, la copie d'un rapport élaboré par plusieurs enseignants du secondaire, dans lequel ces derniers évaluent la dernière décennie au niveau des grands examens et plus particulièrement à l'échelle du baccalauréat.
Ce document, qui porte sur le régime des examens, leurs objectifs, les conditions de leur préparation, de leur déroulement et de leur correction ainsi que des résultats auxquels ils aboutissent, constituera probablement le brouillon d'un rapport définitif qui émanera bientôt des structures syndicales de l'enseignement secondaire. La première constatation que font les rédacteurs concerne tous les examens depuis la quatrième et sixième primaires, jusqu'au baccalauréat en passant par celui de la neuvième : ce qui caractérise les mesures et décisions qui s'y rapportent c'est qu'elles sont toujours improvisées et rarement prises après des études sérieuses et sur la base d'objectifs clairs et mûrement réfléchis. D'autre part, la précipitation qui accompagne la prise de ces décisions est la même qui conduit à leur annulation ou à leur modification. Il faudrait par exemple revoir certains choix relatifs à l'examen de la sixième et à celui de la neuvième désormais non obligatoires. Pour ce qui est de l'examen de quatrième primaire, on l'a vite institué et très rapidement abandonné. Il y a en définitive de quoi s'interroger sur les choix généraux qui président aux différentes épreuves de contrôle, grands examens ou simples examens de passage. Faut-il, s'interrogent les enseignants, continuer à appliquer le système du passage automatique dans les classes qui précèdent le baccalauréat ? Plus personne ou presque en effet ne redouble en 1ère, 2ème et 3ème années secondaires. Ce que l'on appelle " pédagogie de la réussite " représente-t-il une politique profitable à la bonne formation des apprenants, tous niveaux confondus. Au baccalauréat, l'introduction dans le calcul de la moyenne du baccalauréat de la proportion des 25% de la moyenne obtenue pendant l'année, représente-t-elle la solution la plus équitable pour récompenser les efforts de l'élève ? Au contraire, répondent les professeurs qui remarquent que cette mesure a donné lieu à des injustices flagrantes dans l'évaluation et à l'apparition de pratiques graves préjudiciables à la crédibilité du baccalauréat en Tunisie.

Moyennes peu crédibles
On déplore en effet que les moyennes obtenues au cours de l'année ne soient plus aussi fiables qu'elles ne l'étaient avant l'instauration des 25 %. L'écart enregistré entre la moyenne obtenue à l'examen et celle de l'année est, dans plusieurs cas, énorme. Un grand nombre de candidats ont eu leur bac alors que leur moyenne à cet examen n'a pas dépassé 8/20 ! Les notes attribuées au cours de l'année ne reflètent pas toujours le niveau réel de l'élève lequel utilise tous les moyens pour en obtenir de très bonnes de la part de professeurs de plus en plus larges et indulgents. Il en a résulté une régression notable dans le niveau scientifique et la culture des bacheliers. Toujours à propos de l'examen du baccalauréat, il y a lieu aussi de déplorer la modification apportée aux conditions de rachat, puisque selon les nouveaux critères établis en 2000, on discute les cas à repêcher à partir de 8 de moyenne et non à partir de 9 sur 20 comme c'était le cas auparavant. Résultat de la réforme : avec une moyenne de 6,7 au bac et 16 de moyenne annuelle, on peut être compté parmi les candidats rachetables. Autre coup dur porté à la crédibilité du bac tunisien, toujours selon le document cité plus haut : la manière dont sont calculées les moyennes obtenues par le candidat dans les matières optionnelles autorise toutes sortes d'aberrations et de surévaluations. Les conséquences désastreuses de toutes ces mesures sont visibles et évidentes dès que le bachelier est confronté aux études et examens du supérieur !

Sujets erronés
Au sujet de l'élaboration des examens, le document rappelle qu'autrefois, on constituait au milieu de l'année scolaire, des commissions locales et régionales formées de professeurs et d'inspecteurs chargés de préparer des propositions ou des projets d'épreuves finales pour toutes les filières. L'expérience permettait aux enseignants sélectionnés de confronter leurs sujets et de s'initier à la conception rigoureuse et conforme des sujets d'examens. En outre, cela épargnait aux candidats les énoncés erronés ou mal formulés. Or, depuis quelques années, ce type de commissions n'existe plus et celles qui ont survécu ont vu leurs prérogatives se réduire considérablement. La responsabilité des examens incombe désormais à des commissions supérieures composées exclusivement de cadres pédagogiques qui choisissent les épreuves officielles parmi les propositions individuelles envoyées par les établissements. Sur un autre plan, on recourait autrefois aux services de deux enseignants de chaque matière proposée à l'examen ; ces derniers étaient chargés, au sein de leur centre d'examen respectif, de contrôler la forme et le contenu des épreuves et de signaler les erreurs éventuelles avant que les questionnaires ne soient remis aux candidats. Ces précautions ne sont plus prises avec la même rigueur aujourd'hui ; ce qui a donné lieu à de fréquentes maladresses et à de nombreuses formulations erronées dans les épreuves de ces dernières années. L'absence de coordination entre les différents partenaires de ces contrôles a fait aussi que certaines épreuves ne portent plus sur les programmes enseignés. Certaines erreurs figurant sur les manuels pédagogiques et qui ont été signalées aux autorités compétentes se sont retrouvées dans les libellés proposés aux étudiants (cf. examen de physique de cette année dans les filières scientifiques et techniques ; il y a deux ans aussi, on a relevé une erreur semblable dans l'épreuve de mathématiques proposée aux littéraires). Qu'en résulte-t-il au moment de la correction : des solutions de replâtrage et des réponses sur mesure pour compenser les erreurs constatées tardivement.

Laxisme et abus
En abordant les conditions dans lesquelles se déroulent les examens, les enseignants soulignent le laxisme, la négligence et les abus qui caractérisent de plus en plus le personnel chargé de veiller au bon déroulement de ces épreuves. La course aux records de réussite a fait que la tendance dans plusieurs établissements aille dans le sens de la légèreté dans la surveillance et le contrôle des élèves. Les irrégularités constatées sont nombreuses à ce niveau : on surcharge les classes d'examen, on remet des plans de salles non conformes, on se montre trop tolérant quant aux entrées et sorties des candidats durant les épreuves, le contrôle des affaires introduites dans la salle n'est plus aussi rigoureux qu'auparavant, etc.

Des solutions très raisonnables
Pour remédier à toutes les lacunes évoquées, les enseignants demandent d'abord que soit engagée une véritable évaluation des expériences de la dernière décennie en matière de contrôles continus et d'examens annuels. Ils recommandent l'annulation pure et simple du système des semaines ouvertes et bloquées qui prennent trop de temps et privent l'apprenant de plusieurs jours d'études et de formation effectives (65 en tout, chaque année) pour le remplacer par un contrôle continu simple et savamment réparti sur les emplois des élèves et des professeurs. Au baccalauréat, il est temps de revoir le calcul des 25 % dans la moyenne générale du bac et de placer la moyenne arithmétique dans les matières de base à hauteur de 10/20. Il faudrait peut-être aussi songer à récompenser les bons éléments par un système de bonification dans les matières principales pour les inciter à obtenir les meilleures mentions. Pour ce qui est de l'élaboration des sujets d'examen, on considère urgent d'y faire participer les enseignants les plus expérimentés et de revenir à l'ancienne formule des commissions locales et régionales chargées de concevoir et de vérifier les propositions d'épreuves. Il importe aussi de fixer un certain nombre de paramètres précis et objectifs dans l'élaboration des examens, critères à établir par une commission de pédagogues formés à cet effet. Le système de roulement est par ailleurs souhaitable pour ce qui est de la conception des examens et de leur correction afin d'y familiariser le maximum de formateurs. Concernant la surveillance au baccalauréat, il faudrait, recommandent les enseignants, désigner des chefs de centre compétents et intègres que secondent des agents aussi zélés et probes qu'eux (pas faciles à trouver en ce moment !). D'autre part, le nombre des candidats par salle doit être réduit de manière à anticiper et empêcher toute tentative de fraude. La répartition des séances de surveillance entre les professeurs doit se faire de manière équitable et transparente. Autre impératif : réduire à l'extrême les autorisations de sortie accordées aux élèves pendant l'examen et interdire tout ce qui est de nature à faciliter la tricherie !


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