Le jeune homme en l'occurrence s'était spécialisé dans le vol par effraction, à tel point qu'il était devenu d'une telle habileté qu'il était à même d'ouvrir toutes les portes même les plus durs, sans laisser de traces ni d'empreintes digitales susceptibles de le confondre. Comme champ d'action, il a choisi les quartiers huppés d'El Menzeh et El Manar. Bien entendu, il attendait la tombée de la nuit pour opérer à sa guise, après avoir bien repéré la maison à visiter le soir. Fort de son expérience, il réussissait à chaque fois à pénétrer à l'intérieur sans attirer l'attention de personne. Il raflait alors tout ce qui avait une valeur fort intéressante avant de quitter les lieux. Les cambriolages s'étant multipliés, les plaintes s'amoncelèrent particulièrement aux postes de police d'el Menzeh. Sept plaintes dont une déposée par un médecin de la place dont le cabinet a fait également l'objet d'un vol qualifié. La brigade judiciaire a été chargée de l'enquête. Elle ne mit pas beaucoup de temps pour élucider l'affaire, d'autant plus que le suspect avait cet indice d'habilité déconcertante concernant l'effraction des portes d'entrée. Les policiers focalisèrent leurs soupçons sur un suspect qu'ils surveillèrent de très près jusqu'au moment où ils le cueillirent en pleine action. Emmené au poste, il passa rapidement aux aveux, surtout qu'il s'avéra un récidiviste notoire en matière de cambriolage et vol par effraction. Le cambrioleur devait donner ensuite aux enquêteurs les noms des commerçants auxquels il vendait la marchandise volée et qui avaient pignon sur rue dans les souks hebdomadaires. Et comme pour avoir le cœur net, il a emmené les policiers à une cachette où il avait mis son dernier butin provenant d'un autre larcin, commis cette fois-ci dans un appartement à Tunis. Il y avait une meule à disque, un récepteur numérique, des tuyaux de cuivre, et un service de table. La propriétaire de ces biens a été invitée à les récupérer tandis que l'auteur des faits a été inculpé de vol par effraction et a comparu devant la chambre criminelle pour répondre de son acte. A l'audience, il réitéra ses aveux faisant part de ses regrets. Son avocate et devant l'aveu spontané de son client sollicita du tribunal les circonstances atténuantes. L'affaire a été mise en délibéré.