" Abuja commence à Sousse " affirmait Coelho dans sa conférence de presse d'avant match. La vérité est que le match de mercredi contre les Ivoiriens ne peut nullement constituer un repère et encore moins un baromètre pour l'EN. En effet, leur adversaire du jour, en l'occurrence les Ivoiriens, n'avaient de brillants que leurs maillots orange fluorescent. Sinon, ils n'ont montré ni entrain ni grande motivation pour aborder cette confrontation. Drogba et Seydou Keita n'ont même pas daigné faire le déplacement et les joueurs présents paraissaient sans enthousiasme et inspiration. " Les joueurs sortent d'une longue et éprouvante préparation d'avant saison comme en font les grands clubs qui jouent sur plusieurs fronts. Ils sont fatigués, c'est plus qu'évident ! En plus, ce n'est pas le genre de match où ils peuvent aller à cent pour cent de leurs moyens. En ce début de saison et avec leur engagement, ils font attention ! ", justifie Wahid Halilhodzic. Les Tunisiens en profitaient durant la première mi-temps pour mettre la pression et se créer de rares occasions sans concrétisation. Les Darragi et Fahid Ben Khalfallah, bien qu'accaparant quelque peu le ballon et driblant plus que nécessaire, purent, des fois, éliminer leur défenseur directe et faire le décalage, embarrassant la défense adverse et la mettant en difficulté. Souissi et Jmal auraient pu apporter plus de soutien à et de solution sur les côtés s'ils avaient été plus audacieux et étaient montés plus souvent pour créer le surnombre. Mais il n'ont fait certainement que suivre les consignes de leur coach qui ne peut prendre de gros risques contre le Nigéria et dégarnir son arrière garde. D'ailleurs, il l'a nettement affirmé dans sa déclaration d'après match : " L'essentiel n'est point d'attaquer à n'importe quel prix mais de savoir construire de bonnes offensives à l'occasion. On va essayer de mettre contre le Nigéria la meilleure équipe et le système adéquat". L'heure est, donc, à la prudence et l'utilisation de trois pivots ; Tider, le nouveau venu qui n'a pas démérité et montré de la qualité, Korbi et Ragued, en atteste sans oublier les arrières droit et gauche ; Souissi et Jmal, plutôt statiques. Jomaâ, en pointe, dans un poste qui ne lui sied pas forcément le mieux, ne paraissait pas aussi dangereux qu'à l'accoutumée. Il aura trop couru derrière le ballon sans avoir de bonnes possessions et de la percussion dans les 16 mètres 50. Les unes deux entre Ben Khalfallah et Darragi ne passaient pas tout le temps mais pourraient bien l'être avec plus de travail pour affuter les automatismes bien que tous les deux soient plus portés vers l'esthétique du geste que l'efficacité. Ils doivent être plus réalistes ! Mais la plus grosse satisfaction vient sans doute du comportement défensif de l'ensemble bien que leur vis-à-vis n'ait pas carburé à cent pour cent. Et là, apparaît l'empreinte de Coelho, cet état d'esprit rageur de tous et cette volonté d'aller récupérer les ballons. Le tandem Hagui, Ghzel dans l'axe faisait preuve de métier. Le premier grâce à son exceptionnel jeu de tête et sa présence et sa vigilance continues et le second par sa bonne lecture du jeu et ses anticipations sur les balles en profondeur. Malheureusement, l'élément qui rend le spectacle grandiose et les débats palpitants ; à savoir les buts, était absent. Bien que les Ivoiriens eurent plusieurs occasions de scorer en fin de rencontre sur des contres mais leur maladresse devant les buts conjuguée à la détermination des nôtres épargnaient Kasraoui et maintenaient la parité entre les deux équipes. Le véritable spectacle est, finalement venu des gradins, plein à craquer pour cet évènement, où des supporters ont fait continuellement la holà et encourager avec ferveur la sélection. Preuve que la décentralisation des matches de la sélection peut donner des satisfactions. Reste une cruciale interrogation : nos représentants peuvent-ils revenir avec un nul du Nigéria contre une équipe qui sera autrement plus motivée et concernée par le résultat que les Ivoiriens blasés et presque démobilisés ? Mission difficile mais pas impossible !