L'industrie, véritable pilier de l'économie nationale avec une part de 20% dans le PIB, a été ébranlée par la crise mondiale. On avait beau à croire et à se convaincre que la Tunisie l'a échappé belle, mais il n'en fut rien. Bien que les autorités ont mis au point un plan de redressement, de soutien et de prévention afin de limiter les dégâts, surtout au niveau des secteurs les plus exposés, notamment l'industrie. Sur les 5702 entreprises qui composent le tissu industriel, 2670 sont totalement exportatrices. Cela sous-entend que l'activité de ces unités de production est destinée en intégralité à des partenaires étrangers, en l'occurrence, européens. Celles-ci ont donc dû faire face à des périodes creuses provoquées par le retrait de certains partenaires ou la baisse de leurs demandes. Conséquence : l'on a affaire à une équation où des paramètres deviennent inconnus par manque de visibilité quant à la conjoncture internationale. De fait, si la demande a été affectée, il en est de même pour l'investissement déclaré. Cette hypothèse a été, en effet, étayée par les données relatives au moins de juillet 2009 publiées par l'Agence de Promotion de l'Industrie (API), en comparaison avec celles établies an auparavant. Les chiffres reflètent un recul de l'investissement, toutes industries confondues, de 0,8% durant les 7 mois de l'année 2009. Sur les sept industries concernées, quatre ont enregistré une régression. En effet, avec un recul de 28%, l'industrie diverse se place en dernier après l'industrie de textile et habillement avec une baisse de 21,8%, soit 32,3 MD. En fait, le secteur textile a été atteint de plein fouet par la crise économique au niveau de la production, des exportations, de l'investissement et par ricochet de l'emploi. Dans la même lignée, l'industrie de matériaux de construction, de la céramique et du verre a subi une baisse de 7,2%, soit 33,8 MD, suivie par l'industrie chimique ayant reculé de 4,7%. En revanche, l'industrie agricole et agronomique a réalisé une hausse de 16,7% passant de 383 MD à 448,2 MD. De même que les industries mécaniques et électriques qui ont augmenté de 20% soit une croissance de 58,3MD. Par ailleurs, les exportations industrielles ont baissé de 28% passant de 762,3 à 548,9 MD) contre un accroissement de la demande locale de 19,9%, soit 199,2MD. Quant aux investissements 100% étrangers, ils ont fléchi de 38% passant de 527,5 à 327 MD. Contrairement aux investissements mixtes qui ont enregistré une hausse de 12,9%, soit 54,1 MD. Alors que les investissements déclarés dans le secteur des services ont évolué de 35,5% passant en l'espace d'un an de 593,2 MD à 803,7 MD, les exportations des services continuent à faire défaut : une chute de 43,9%, et ce, en raison de leur sous-exploitation. La demande du marché local a subi une croissance de plus que la moitié : 51,2% passant de 495,3 à 748,8 MD. En ce qui concerne les investissements à part étrangère, la situation est plutôt négative : 6,7% soit 8,5MD. En dernier, le solde de la balance commerciale au titre de juillet 2009 est déficitaire avec -2,507 MD avec des exportations de l'ordre de 9.485,8 MD et des importations flirtant avec les 12.000 MD.