Le développement de la société a changé le paysage de la consommation. Le marché est lourdement chargé d'objets qui attirent des clients moins avertis. Ces derniers consomment sans modération et n'ont cure du contexte économique international qui influe directement sur les prix au niveau local. La donne a changé. En effet, la bourse des matières premières n'est plus stable. On enregistre depuis trois ans des points supplémentaires dans le mercure du marché international qui a même atteint son « paroxysme » à la fin de l'an 2005. Cette flambée est due à la demande croissante des Etats Unis d'Amérique, de la Chine et de l'Inde des matières premières. Les économies de ces trois marchés sont en nette évolution ce qui pèse lourd sur les pays en voie de développement car leurs économies se basent sur l'importation. D'autres facteurs justifient cette augmentation continue des prix. Il s'agit notamment, des catastrophes naturelles enregistrées dans plusieurs coins du globe, de la régression de l'investissement dans les secteurs miniers et de la flambée du prix du pétrole. Les répercussions directes sur les économies moins concurrentes sont manifestes. Elles assument des charges supplémentaires pour assurer l'équilibre du marché local et préserver la capacité d'achat du consommateur. La Tunisie est, en fait, l'un des pays qui paye cette hausse continue au niveau international, d'autant plus que nous importons plusieurs matières premières, tels que, le café, les céréales, le thé et les huiles végétales...
Chiffres instables Les chiffres affichés démontrent que les tarifs des matières premières sont instables. La tonne de sucre a augmenté de 170 % en comparaison par rapport à l'an 2004. Cette hausse se justifie par le recul des stocks de régulation au niveau international pour la troisième année consécutive, l'enregistrement d'un déficit en la matière sans oublier la flambée du pétrole. Pour faire face à cette situation plusieurs pays producteurs transforment la canne à sucre en bio éthanol. D'où, une nouvelle concurrence. Ce n'est pas tout. La hausse des tarifs touche aussi le café, le thé et le riz. La tonne de café se négocie dans la bourse internationale à 3 mille dollars (1$= 1,2 DT). Les prix du thé ont aussi augmenté de 20 %. Les spécialistes prévoient un déséquilibre entre l'offre et la demande à cause de la demande accrue. De même la tonne de riz blanc se vend à 310 $ contre 192 $ il y a quatre ans, soit une augmentation qui avoisine les 60 %. Bien qu'ils aient enregistré un recul au début de l'année dernière, les prix des huiles végétales ont pris le même rythme à partir du mois d'octobre 2006. La fièvre des prix touche également les produits miniers. Des chiffres record ont été affichés dans plusieurs matières dont le cuivre (8600 $ la tonne), le plomb (1730 $/ tonne), l'aluminium (3180 $/tonne) et le zinc (4500 $/tonne).
Répercussions directes Ce rythme croissant a certes, des répercussions directes sur notre économie qui doit gérer la situation sans toucher à la capacité d'achat du consommateur. Mais ce dernier doit être conscient des nouvelles exigences du marché, d'où l'importance d'adopter un comportement rationnel. Consommer alors avec modération sans affluence et sans gaspillage pourrait nous épargner des dépenses supplémentaires dans un contexte caractérisé par une concurrence accrue. La consommation est un mal nécessaire pour que l'économie roule, toutefois, le client doit renoncer ses caprices pour protéger l'économie.