Le Temps-Agences - Le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki a répété hier que son pays était prêt à des négociations sur la base de ses nouvelles propositions liées au nucléaire, mais n'a pas répondu aux appels des grandes puissances pour des discussions rapides. "En remettant le paquet de propositions, la République islamique d'Iran a montré qu'elle était déterminée à engager des négociations sur les principales questions incluses dans le paquet", a dit M. Mottaki lors d'une conférence de presse à Téhéran. "Je pense que s'il l'on prend en considération les différentes déclarations faites par ces puissances, elles reconnaissent que notre paquet traite de sujets importants qui méritent des négociations constructives", a-t-il dit. "Cela peut être la base des négociations (...) Nous espérons qu'elles (les six grandes puissances) étudieront ce paquet de manière sérieuse, profonde et analytique", a poursuivi le ministre. Les grandes puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne) ont décidé vendredi de demander à l'Iran une réunion le plus tôt possible après avoir jugé que ses propositions ne répondaient pas aux questions sur le nucléaire. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a estimé qu'il y avait "matière à creuser" dans les nouvelles propositions iraniennes. Le département d'Etat américain, tout en estimant que le document iranien n'offrait pas d'avancées concrètes, a dit vouloir tester la réalité de la volonté de dialogue affichée par l'Iran. Dans son document, l'Iran, sans parler de son programme d'enrichissement d'uranium, propose de définir "un cadre international empêchant la recherche, la production, la détention et la multiplication des armes nucléaires et qui aille aussi vers la destruction des armes nucléaires". M. Mottaki n'a pas répondu directement aux appels au dialogue rapide des grandes puissances. "Nous avons remis les propositions, et si les conditions s'y prêtent, les négociations peuvent commencer", a-t-il dit sans détailler ces "conditions". Le groupe 5+1 soupçonne l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire. L'Iran a toujours démenti avoir des visées nucléaires militaires mais a rejeté toute idée de gel de ses activités d'enrichissement, malgré cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU en ce sens, dont trois assorties de sanctions. L'uranium faiblement enrichi, comme c'est le cas actuellement en Iran, sert de combustible nucléaire pour produire de l'énergie électrique, mais peut être utilisé pour la fabrication de l'arme atomique si le degré d'enrichissement atteint un très haut niveau. Vendredi, le guide suprême iranien Ali Khamenei a défendu avec force le droit de son pays au nucléaire. "Il faut rester ferme pour défendre ses droits au nucléaire. Y renoncer (...) signifie le déclin". Malgré six années d'enquête, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) n'est pas en mesure de dire si le programme nucléaire iranien est totalement pacifique.