Le Temps-Agences - Le chef de l'ONU Ban Ki-moon poursuivait hier au Caire sa première tournée au Proche-Orient, l'Egypte étant un acteur clé dans le processus de paix que la communauté internationale s'efforce de relancer. Durant sa visite de deux jours, il doit rencontrer le président égyptien Hosni Moubarak et le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa. Le secrétaire général de l'ONU se rendra ensuite en Israël, dans les territoires palestiniens et en Jordanie, avant d'assister le 28 mars à Ryad à la session d'ouverture du sommet de la Ligue arabe. Il achèvera sa mission au Liban. M. Ban "estime qu'on constate actuellement un nouveau dynamisme diplomatique dans le monde arabe" et "veut apporter son soutien aux efforts en cours pour revigorer le processus de paix et apporter paix et stabilité au Liban, en Irak et dans la région en général", a dit sa porte-parole, Michèle Montas. Sa tournée coïncide avec une nouvelle mission dans la région de la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice, attendue aujourd'hui à Assouan en Egypte pour une rencontre avec ses homologues égyptien, jordanien, saoudien et émirati, le dit "quartette arabe", avant de faire la navette entre Israéliens et Palestiniens. M. Ban doit la rencontrer demain à Al-Qods. Cette activité diplomatique survient après qu'Israël a manifesté récemment son ouverture à l'égard d'une initiative de paix arabe d'inspiration saoudienne datant de 2002, qui prévoit une normalisation des relations entre les Etats arabes et Israël en échange d'un retrait total des territoires arabes occupés. Jeudi encore, le Premier ministre israélien Ehud Olmert a dit qu'elle offrait une "base convenable" pour de futures négociations avec des pays arabes. "L'initiative saoudienne est intéressante et contient de nombreux éléments que je serai prêt à accepter", selon lui. La chef de la diplomatie israélienne Tzipi Livni a relevé deux clauses dans le plan arabe qui posent problème pour son pays: l'un stipulant le droit au retour des réfugiés palestiniens poussés à l'exil après la création d'Israël en 1948, le second excluant leur implantation dans les pays arabes voisins. Mme Rice tentera de convaincre les Etats arabes alliés des Etats-Unis d'apporter des amendements au plan qui tiendraient compte des réserves israéliennes, a indiqué un responsable américain de haut rang. Mais elle aura fort à faire, plusieurs responsables arabes dont MM. Moussa et Aboul Gheit ayant écarté toute modification de l'initiative. La visite de M. Ban survient aussi après la formation d'un gouvernement palestinien d'union rassemblant pour la première fois les mouvements Fatah et Hamas. La mise en place de ce cabinet a permis une reprise des contacts entre des pays occidentaux et certains ministres indépendants. Cependant, le quartette international pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, Russie et ONU) continue d'exiger un engagement "clair et crédible" du nouveau gouvernement palestinien envers la paix avec Israël, pour reprendre son aide financière directe. Il a ainsi maintenu ses trois conditions: le renoncement à la violence, la reconnaissance d'Israël et l'acceptation des accords passés. Il a aussi apporté son "fort soutien" aux efforts de paix de Mme Rice.