Le Centre des Jeunes Dirigeants d'Entreprise relevant de l'UTICA a organisé hier un symposium maghrébin en collaboration avec Invest In Med, la GTZ et la Fondation Konrad Adenauer. Le thème central de la rencontre intermaghrébine s'est articulé autour de « l'innovation entrepreneuriale, vecteur d'intégration maghrébine ». Les entrepreneurs, particulièrement, les jeunes dirigeants maghrébins veulent hisser et conférer une impulsion dynamique à l'Union Arabe du Maghreb à travers le développement de leurs activités dans un contexte d'intérêts communs, puisque l'UMA est en butte à clivages politiques.
L'objectif primordial autour duquel s'est articulée la rencontre est d'encourager les JDs (Jeunes Dirigeants) maghrébins à s'engager dans une coopération dite « Trans-Maghrébine » et ce, à travers la composante innovation perçue comme un vecteur de rapprochement et d'intégration régionale. Deux panels et une table ronde ont meublé la rencontre. Le premier panel illustrait les réponses des intervenants à la question « quels projets fédérateurs pour le Maghreb ? ». Pas de recommandations concrètes et explicites à cet effet, mais plutôt des suggestions formulées essentiellement sur les possibilités qu'ont les jeunes dirigeants à opérer en partenaires dans la zone du Maghreb. Quant au deuxième, il s'agissait d'une série de témoignages d'entreprises sous le titre « nous avons misé sur le Maghreb et nous avons réussi ». Une façon de montrer aux entrepreneurs que le Maghreb est un véritable champ d'opportunités économiques. Cependant, il a été contesté le fait que les témoignages soient présentés par des dirigeants de grandes entreprises et non par de jeunes dirigeants comme c'était souhaité. Car, il est évident que les difficultés et les obstacles sont davantage le lot de jeunes entrepreneurs, qui sont souvent trahis par le manque d'expérience et d'encadrement. Par ailleurs, certains ont évoqué le manque voire l'absence de convergence des mentalités et des comportements dans l'espace maghrébin. Ou encore, la préférence pour la coopération et la collaboration en partenariat en se disputant le statut du leader au sein de différentes organisations maghrébines. La rencontre affiche le slogan de l'innovation au service du partenariat alors que la question de l'existence proprement dite du Maghreb demeure posée. Un renvoi constant de balle se fait et se maintient entre l'autorité politique et celle économique. Chacune se désengage de la responsabilité du « non Maghreb ». Ce sont les politiques eux-mêmes qui l'avouent.