C'est un livre écrit par un adulte de notre époque. Sans complaisance, mais sur un ton réaliste, François Bécet, juge sur pièce et sur place. Il a vécu le Changement salvateur du 7 Novembre et a assisté au prodigieux essor d'un pays qu'il qualifie, désormais, d' « inclassable ». La force de notre pays est dans « son originalité », dit-il. Dans ses repères et dans ses réformes avant-gardistes. Beau pied de nez aux maximalistes du négationnisme. R.K
*** Note de lecture « Un pays qu'il faut encourager, respecter » En l'espace de deux décennies, la Tunisie s'est métamorphosée sur tous les plans, politique, économique et social. Comment saisir la quintessence de ces diverses mutations sans en déformer le sens ?
C'est le pari qu'entreprend de relever François Bécet dans le présent ouvrage : « Tunisie, porte ouverte sur la modernité », paru aux éditions Le Cherche Midi, en France. L'auteur ne cache pas son ambition de restituer les réalités tunisiennes dans toute leur complexité, de faire un tour global du pays, de ses réussites comme de ses défis, avec un souci constant d'honnêteté. Modèle à suivre pour de nombreux pays africains, régulièrement visitée par des délégations d'Amérique latine et d'ailleurs, désireuses de s'imprégner de ses réalisations, la Tunisie reçoit constamment des témoignages élogieux de la communauté internationale pour ses nombreuses réussites. On ne peut, dès lors que s'étonner des postures prises par certaines entités, qui s'échinent à présenter la Tunisie sous un faux jour. L'auteur démonte ces jugements subjectifs et expéditifs, leur opposant la réalité du terrain. François Bécet souligne, notamment que la Tunisie a toujours suivi une voie originale, propre, parfois à l'opposé des modèles que les Occidentaux et les organismes internationaux prônaient comme des prêts-à-porter. Contrairement à d'autres pays décolonisés, aujourd'hui en situation d'échec, la Tunisie a été guidée par une réelle volonté politique, par le souci simple et ambitieux, d'assurer le bien être de tous. « Tunisie, porte ouverte sur la modernité », analyse les aspects majeurs de la vie tunisienne, le pays pionnier dans bien des domaines - les réformes d'Ahmed Bey, de Kheïreddine, le souci d'adaptation, de modernisation - la terre d'ijtihad, d'ouverture et d'échanges, la nouvelle voie de développement et de la paix sociale, la justice. Et puis, aussi la femme, la femme, libre, la femme rempart, l'école. L'auteur analyse ce qui fait le « génie » de Ben Ali et contribue à classer la Tunisie parmi les... inclassables. Allant à l'encontre des schémas classiques qui voulaient que l'on crée des richesses avant de songer à les redistribuer, l'homme qui a évité le pire à son pays le 7 Novembre 1987, a choisi de mener de pair le développement économique et le développement social, de procéder par étapes. Et il a convaincu la Banque Mondiale comme le FMI... Pour François Bécet, trois mots clés expliquent la réussite tunisienne : prudence, audace, solidarité. Une réussite qui n'empêche pas les difficultés, mais qui agit comme une invite au dépassement permanent afin de relever les nouveaux défis qui pointent, comme celui de l'emploi, décrété priorité nationale par le Président Ben Ali. « Tunisie, porte ouverte sur la modernité », aborde aussi d'autres thèmes, la culture, le tourisme, l'armée et son rôle dans le développement du pays, le développement durable. Le livre visite l'île de Kerkennah, Tozeur, la Médina de Tunis, la Bibliothèque nationale et la Cour des comptes, les TIC, la jeunesse et ses aspirations. Avec ce livre, François Bécet entend offrir au lecteur une présentation aussi exhaustive que possible de la Tunisie, ainsi que des clefs pour mieux la comprendre, loin des clichés réducteurs. En suivant pas à pas l'évolution du pays, en mesurant le chemin parcouru et celui qui reste à parcourir, en pesant les atouts et les défis, on découvre la « vraie » Tunisie. Un pays qui progresse résolument sur la voie de la modernité, « un pays qu'il faut encourager, respecter », selon l'expression de l'auteur.
François Bécet a longtemps dirigé les services politiques du journal L'Alsace. Il a connu la Tunisie en pleine crise, en 1986, alors que la crainte de l'avenir, l'emportait sur l'espoir. Depuis une quinzaine d'années, il visite régulièrement le pays, suivant son évolution presque au jour le jour.