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Taoufik Baccar, Gouverneur de la BCT : -Nous n'avons pas le couteau sous la gorge -... Grâce à une gestion dynamique de la dette, à une politique monétaire adéquate et à nos réserves en devises, une sortie sur les places internationales n'est pas envisa
Espoir et prudence : c'est le duo qui peint actuellement l'opinion de la communauté internationale. Même si les signes de reprise clignotent au vert, la suspicion s'impose d'elle-même. Un retour fougueux de la conjoncture internationale pourrait cacher d'autres bulles et provoquer par ricochet la « récidive ». Dans les dernières réunions des institutions de Bretton Woods(le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale) et du G7, tenues à Istanbul, un appel à la coordination internationale en matière de stratégies de sortie a été sollicité par le FMI. Une ligne de conduite a été mise en place pour un regain des équilibres financiers sur la place internationale.
Dans le cadre de la participation de la Tunisie aux assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale, M.Taoufik Baccar, Gouverneur de la BCT a tenu hier un point de presse présentant les principales conclusions issues des réunions plénières des institutions de Bretton Woods et les mesures draconiennes mises en place en Tunisie pour sortir financièrement indemne de la crise tout en traçant un bilan actualisé du système bancaire et financier tunisien. Selon les prévisions du FMI, la croissance mondiale atteindra 3,1% en 2010. Un seuil jugé pas mal pour un début surtout après un recul de 1,1% de la croissance mondiale. Le Gouverneur de la BCT a relevé la crainte mondiale quant à une sortie rapide de la léthargie. Une telle sortie pourrait nuire à l'économie mondiale qui pourrait endurer à son tour davantage de pressions inflationnistes et d'endettement public. Le FMI a appelé à ce titre à une coordination internationale des efforts dans la mise en place des stratégies de sortie.
59 millions de chômeurs additionnels dans le monde d'ici 2010 Ainsi et pour retrouver l'équilibre de l'économie mondiale et faire face au nombre additionnel de chômeurs qui atteindra les 59 millions d'ici la fin de l'année 2010, M.Taoufik Baccar a affirmé que l'équilibre mondial exige une dynamisation de la consommation aux Etats-Unis contre un renforcement de la consommation aux dépens de l'exportation pour la Chine. M.Baccar a eu du fait rapporté les dires de M.Staruss Kahn pour qui: « Le 1/3 de la croissance mondiale actuelle revient à une concordance des intérêts entre les puissances mondiales...A l'ère de la mondialisation une solution nationale n'est pas suffisante ». Par ailleurs, le Gouverneur a mis l'accent sur les nouveaux rôles dévolus au FMI. Il s'agit du rôle de prêteur de dernier ressort et du rôle macro-prudentielle, garantissant ainsi les avoirs en devises pour ceux qui souffrent d'un déficit de réserves et la supervision internationale de manière à éviter une nouvelle crise.
Accroissement de 38% des réserves en devises Sur le plan national, M.Taoufik Baccar a mis l'accent sur les performances du système bancaire et financier tunisien sur fond de crise. Les réserves en devises ont passé de 9582 MDT (141 jours) à la fin de l'année 2007 à 13240 MDT (184 jours) actuellement, soit un accroissement de 38%. Grâce à une gestion saine de la crise sur le plan monétaire et financier : « Nous sommes même parvenus en cette période de crise mondiale à rembourser un prêt de 225 millions d'euros ». Les résultats probants enregistrés par le système bancaire et financier tunisien, reviennent aux mesures draconiennes et avant-gardistes prises en Tunisie avant la propagation même de la crise. « Des stress tests ou des tests de résistance ont été actualisés au début de la crise : ce sont des hypothèses qui ont permis d'évaluer les différents scénarios de la crise », affirme M.Baccar en soulignant les autres axes stratégiques poursuivis pour faire face à la crise. Il s'agit entre autres de renforcer les exigences en fonds propres du secteur bancaire, d'affermir la coordination entre les institutions financières, de promouvoir les règles prudentielles et de contrôle tout en poursuivant une politique rigoureuse en matière de finance internationale. à ce titre M. Taoufik Baccar a affirmé : « Nous n'avons pas le couteau sur la gorge...D'ailleurs on ne prévoit pas de sortie sur les places financières en 2010 ».
S'agissant de l'état d'évolution du secteur bancaire et financier, les concours bancaires à l'économie ont augmenté de 6,4% (soit 2018 MDT additionnels) au cours des huit premiers mois de l'année 2009 contre une croissance de 8% enregistrée au cours de la même période de l'année précédente. Toutefois M.Baccar affirme que le concours à l'économie a gardé le même rythme que celui de l'année dernière en attribuant l'écart à l'envolée des prix au cours de l'année dernière. Du côté de sa contribution aux efforts d'investissements productifs, le secteur bancaire a approuvé une enveloppe de 2616 MDT de crédits dont le 1/3 a profité au secteur de l'industrie. Contrairement au déficit de liquidité qui a touché les pays industrialisés, la Tunisie a réalisé un excédent de liquidité de 1150 MDT. Le produit net bancaire s'est amélioré en passant de 75 MDT au cours du premier semestre 2008 à 764 MDT (soit 25% des dotations aux provisions évaluées à 191 MDT) durant la même période de l'année en cours. A la lumière de ces indicateurs positifs, le Gouverneur de la BCT a appelé à une poursuite des efforts sur la voie de l'efficacité tout en gardant la vigilance.