Y a-t-il une limite à l'horreur, à l'atrocité, à l'horrible, à l'odieux ? A priori, il n'y en a pas, à parcourir les lignes qui suivront. Comment, en effet, cette mère indigne est-elle arrivée à commettre un crime aussi crapuleux, aussi vil, aussi méprisable, aussi horrifiant, aussi répugnant ! Epouvantable spectacle en tout cas, celui qui a été offert au pauvre passant d'une ville au sud-ouest du pays. Le coin était à vrai dire isolé, donc peu fréquenté, mais ce pauvre père de famille s'y était habitué. Il ne pouvait, d'ailleurs, faire autrement, il y était forcé, du moment qu'il n'y en avait pas d'autres. La seule et unique route, menant au chantier où il travaillait, passait justement par ce sentier sinueux, jouxtant de surcroît un endroit où les détritus s'amoncelaient à vue d'œil, un spectacle dégoûtant, dégageant, cela va de soi, des odeurs nauséabondes et non moins écœurantes. Or, tout ceci n'était rien en comparaison avec l'autre spectacle qui l'attendait juste au tournant. Il venait effectivement de passer un petit col et virait à gauche pour aborder, croyait-il, une étendue plaine laissant derrière lui ces senteurs perfides qui lui chatouillaient les narines. C'est là, en tout cas, où il est tombé en arrêt devant un spectacle auquel il n'y a pas cru. Inimaginable, par ailleurs ! Le malheureux bonhomme a beau frotter les yeux, s'attendant à voir disparaître cette ignoble vision, mais finalement il a dû se rendre à l'évidence, car c'était bel et bien le petit corps d'un nouveau-né jeté à côté d'un amas de mélange de terre et de gravats ! Pendant quelques secondes le temps s'arrête presque. Le temps et les battements de son cœur, d'ailleurs ! Mais ce n'était pas tout, le petit cadavre était à moitié dévoré, vraisemblablement par des chiens errants. Le pauvre type était d'ailleurs à deux doigts de vomir, sinon à carrément s'évanouir. Il a dû cependant prendre son courage à deux mains pour aller alerter les auxiliaires de la justice du coin. Ces derniers, pourtant habitués à des atrocités de tout genre, n'y ont pas cru leurs yeux non plus, croyant vraiment avoir des hallucinations. Mais eux aussi ont fini par se rendre à l'évidence, alertant à leur tour le procureur de la République, lequel une fois les formalités d'usage accomplies, allait ordonner la levée du cadavre, acheminé, bien entendu, vers un établissement hospitalier de la région pour les besoins de l'autopsie d'usage dans de pareilles circonstances...