Le Temps-Agences - L'Autorité palestinienne a exprimé hier, son pessimisme sur les chances de relance du processus de paix au Proche-Orient malgré les tentatives de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton de rassurer les Palestiniens sur le contentieux des colonies israéliennes. "Le fait que (Hillary) Clinton fasse marche arrière, en particulier sur le gel partiel des colonies, n'est pas suffisant pour relancer les négociations avec Israël", a déclaré Nabil Abou Roudeina, le porte-parole du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. "L'administration (américaine) doit contraindre Israël à geler toutes les colonies (...), y compris leur +croissance naturelle+ et la colonisation à Al Qods-Est" annexée, a ajouté le porte-parole. M. Abou Roudeina a ainsi pris le contre-pied du ministre des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, Riyad al-Malki, qui avait jugé "satisfaisantes" les explications de la secrétaire d'Etat. Mme Clinton a tenté lundi de rassurer les Palestiniens en affirmant que la position de Washington sur les colonies juives demeurait inchangée et que "les Etats-Unis n'acceptent pas la légitimité de la poursuite des implantations". Le week-end dernier, elle avait suscité l'incompréhension des Palestiniens après avoir apporté son soutien à la proposition israélienne d'un gel partiel des colonies, une offre qu'elle a qualifiée de "sans précédent". Le problème des colonies est l'un des principaux obstacles à la reprise du dialogue entre Israël et les Palestiniens, interrompu depuis l'agression israélienne contre la bande de Gaza fin 2008. Un autre responsable palestinien, proche de M. Abbas, a souligné que celui-ci avait sollicité l'aide des pays arabes et européens face aux récentes pressions américaines et israéliennes. M. Abbas "va oeuvrer à l'élaboration d'une position arabe commune (...) et d'une position européenne forte", a souligné ce responsable sous couvert de l'anonymat. La presse palestinienne partageait hier le même pessimisme que ses dirigeants. "Il est clair que l'administration Obama est trop faible pour tenir ses promesses et qu'elle a changé. Au lieu de mettre la pression nécessaire sur Israël, elle fait désormais pression sur les Palestiniens", déplorait le quotidien Al-Ayyam dans un éditorial. "Le processus des paix est mort depuis longtemps (...). Mais il est dans l'intérêt des différentes parties, locales, arabes et internationales, de ne pas l'enterrer ni d'en faire le deuil", selon le journal. Quant au quotidien Al-Qods, il accusait Israël "d'étouffer la vision et l'initiative d'Obama dans l'oeuf, avec l'accord clair et explicite des Américains". Aux Emirats Arabes Unis, le quotidien Al-Bayane se montrait lui sévère à l'égard d'Hillary Clinton. "Le processus de paix n'est plus une priorité pour l'administration Obama" et "Washington revient à ses anciennes habitudes, (qui consiste) à adopter les positions d'Israël et à chercher à les vendre" aux Palestiniens et aux Arabes. "La secrétaire d'Etat a dit qu'elle n'avait pas réussi à convaincre le chef du gouvernement israélien, comme si c'était lui (le représentant de) la grande puissance", déplorait le quotidien.