Déjà que ce n'est pas facile pour tout le monde. Il faut en plus en rajouter pour les parents en tout cas, le mystère demeure entier... Car, vous aurez beau tâter, du bout des doigts, le front, et la tête de votre enfant, à la recherche de la fameuse bosse des mathématiques, qui vous confortera dans l'idée que votre "rejeton", votre "trésor" et "perle rare", a dans les gènes, par un miracle dont vous pressentez, dans votre for intérieur, qu'il n'aura pas lieu en ce qui vous concerne, vous ne trouverez "que dalle". Non, notre enfant n'est pas de la lignée d'Einstein, et il faudra pourtant qu'il se batte pour s'imposer à l'école, et acquérir tous les outils de la connaissance, susceptibles de lui permettre de gravir, un à un les échelons censés le mener à bon port. Ces échelons vont du cycle primaire, en passant par le secondaire et jusqu'au supérieur, de préférence dans la cour des grands. Et dans la mesure où les parents, quelle que soit la latitude où ils se trouvent, rêvent rarement pour leur enfant, d'une carrière d'écrivain ou de poète, il est dans l'ordre des choses que leur souci premier consiste à lui faire réussir son baptême de feu des mathématiques, pour qu'il embrasse plus tard, une carrière honorable. Entendre par cela qu'il devienne ingénieur, médecin, pilote de ligne et toute la panoplie des "métiers illustres", dont l'ambition se transmet de génération en génération, comme un héritage. Et les rêves ont la vie dure et l'obsession tenace. Sauf que, et là on entre de plain-pied dans une danse schizophrène généralisée, les élèves qui peuvent faire face à la dichotomie qui frappe l'enseignement des mathématiques dans nos murs, outrepasseront plus tard, tous les obstacles de la vie et ses périls, parce qu'ils auront échappé au cataclysme. Que celui qui a trouvé le fin mot de l'histoire le dise. Car pour le commun des mortels que nous sommes, cela ne relève pas d'une évidence. Mais quel est donc le génie qui a inventé un système éducatif, aussi pertinent, qui consiste à entamer l'apprentissage des mathématiques, à partir de la 1ère année primaire, jusqu'à la 9ème de base, en arabe pour faire volte-face à partir de la 1ère année, jusqu'au 4ème (le baccalauréat) et l'enseigner dans la langue de Molière? Mystère et boule de gommes. Cela débouche, immanquablement, sur des élèves en déroute et sur des enseignants épuisés, qui doivent à leur tour fourbir les armes, dans l'art de la métamorphose, en s'arrachant les cheveux un à un, dans le sens du poil et parfois à contre-sens puisqu'ils sont en plein dedans. Ils rament, s'emmêlent les pinceaux, se recyclent, se (re) forment, se tuent à la tâche, devant faire face à de pauvres élèves transis et perdus, qui doivent également se recycler, bien souvent au "forceps" en se creusant désespérément les méninges, pour tenter d'en découdre avec une situation, pour le moins kafkaienne, ne sachant à quel saint se vouer, avant de se résigner à l'évidence. Oui ils sont bel et bien confrontés au règne de l'absurde et de son épais mystère. Non, ils ne sont pas encore sortis de l'auberge puisque rien n'a été fait pour trancher dans un sens ou un autre. Messieurs-dames, par pitié, faites quelque chose, et nos élèves ne sont pas des cobayes. Vous optez pour l'arabisation de l'enseignement? Soit. Qu'à cela ne tienne. Accordez tous vos violons pour que nos enfants n'en pâtissent pas. Vous êtes des fervents défenseurs d'une "francophonie" en perte de vitesse? On n'y voit aucun inconvénient, mais il faut s'y tenir et se montrer cohérent dans ses choix. Il ne faut pas attendre qu'il soit trop tard pour prendre les mesures qui s'imposent. Il y va de la crédibilité de notre enseignement, lequel ne supportera pas plus longtemps de faire le grand écart entre deux systèmes. Sur le long terme, c'est le handicap assuré...