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L'école rate l'occasion de se réconcilier avec elle même
Enseignement: Le revirement dans l'évaluation de la 4ème année de base
Publié dans Le Temps le 06 - 04 - 2007

« Quelles que soient les raisons qui ont amené le ministère de l'Education et de la Formation à faire marche arrière en abandonnant la formule retenue initialement concernant l'évaluation en 4ème année primaire, ce revirement constitue une grosse déception, tant cette première formule apportait la promesse de réhabiliter l'école tunisienne et de rétablir la crédibilité du système éducatif national. Une crédibilité sévèrement entamée par les « réformes » successives dans le cadre de l'Ecole de Demain. », affirme un groupe d'enseignants de collèges.
Nul n'ignore en effet les méfaits du système, trop souple, trop complaisant, d'évaluation certificative actuellement en vigueur sur les trois pôles de l'action éducative et de la famille,voire de la communauté nationale.
Concernant l'élève : le passage aux niveaux supérieurs se fait quasiment d'office sans être toujours synonyme de maîtrise des compétences requises. Bon nombre d'élèves accèdent en effet au collège sans avoir acquis les mécanismes de base de la lecture, de l'écriture et du calcul.
Les enseignants font même part de cas, rares il est vrai, mais symptomatiques , d'élèves ayant accédé à la 7ème annéed'enseignement de base sans être capables d'écrire leur nom en français ni encore moins de le déchiffrer. Même en arabe et en mathématiques, les niveaux sont jugés en régression continue par les professeurs qui imputent cet état de fait au système éducatif dans son ensemble.
Les élèves ayant accédé aux niveaux supérieurs sans avoir satisfait au seuil minimum requis de maîtrise et de performances sont les premières victimes de cette complaisance qui leur permet de passer en classe supérieure en dépit du cumul de « déficits ». Faute d'avoir acquis les compétences requises à même de les habiliter à assimiler le programme des niveaux supérieurs, ils se retrouvent en situation d'échec, en décalage par rapport au niveau requis et à celui de leurs autres camarades, et réagissent soit par une attitude complètement passive et indifférente soit par une attitude agressive et de rejet et finissent par intégrer les rangs des chahuteurs et des indisciplinés avant d'être contraints à l'abandon : bref au lieu d'être un facteur d'intégration sociale, l'école contribue à compromettre leur avenir scolaire et peut-être même leur avenir tout entier.

Facteurs anesthésiants
Concernant le commun des parents, l'absence d'évaluation certificative à la fin des années impaires c'est-à-dire les 1ère , 3ème et 5ème années, le passage presque automatique de leurs enfants et l'inflation des « prix » sont des facteurs anesthésiants dans la mesure où , pour eux habitués aux anciens procédures et systèmes d'évaluation, le passage est synonyme de réussite donc à la fois une attestation de la maîtrise des compétences requises et un motif de satisfaction qui endort leur vigilance. Ce n'est qu'au collège que l'éveil leur sera donné, trop tardivement, hélas ! A ce propos, les professeurs exerçant au 2ème cycle de l'enseignement de base se disent confrontés au début de chaque année aux protestations de parents visiblement déconcertés par la médiocrité des résultats de leurs enfants et apparemment « scandalisés » par ce qu'ils croient être une manoeuvre de la part de ces enseignants pour justifier la nécessité pour ces enfants du recours aux cours particuliers. Et lorsqu'ils finissent par se rendre à l'évidence quant à la faiblesse avérée de leurs enfants , ils tombent vraiment des nues.

Parents classés en deux parties
Les parents sont à classer globalement en deux catégories : une minorité qui assume pleinement son rôle éducatif en assurant sinon l'encadrement du moins le suivi régulier de la scolarité de sa progéniture, il s'agit d'une frange capable de faire l'évaluation de son niveau et d'apporter directement ou indirectement le complément nécessaire à sa formation scolaire en l'inscrivant soit dans une école privée de renommée soit dans un centre de langue relevant de l'Institut Français de Coopération, pour l'apprentissage de la langue française.
La majorité des parents par contre, délègue quasiment toute la mission éducative et de formation à l'Ecole. Cette catégorie se soucie peu ou n'a pas les compétences requises pour procéder à l'évaluation du niveau et des acquis de ses protégés d'autant plus que les résultats de ces derniers sont généralement de nature à inspirer confiance: pas de redoublement à la fin des années impaires et redoublements rares à la fin des années paires grâce au rachat, notes acceptables...
Dans ce contexte, la réforme portant sur l'évaluation en 4ème année de l'enseignement de base est venue remettre en question l'ordre établi provoquant du même coup une vive opposition de la part des parents.
Les contestataires arguent du fait que l'information leur est parvenue en milieu d'année comme si le suivi de la scolarité des enfants était une action ponctuelle et circonstancielle et non pas un devoir sacré, une entreprise de tous les instants et de tous les jours !!?

Et puis, où étaient les parents ?
Leurs protestations sont-elles justifiables ? Elles le sont d'autant moins que le ministère de l'Education et de la Formation n'a cessé d'apaiser les appréhensions en soulignant qu'il ne s'agit nullement d'un concours mais d'un examen conforme à tous les points de vue aux modes de passages actuellement en vigueur avec la seule différence
qu'il permet une évaluation objective, externe et sans complaisance des acquis de l'apprenant lui-même, des performances de chaque école et du bilan du système éducatif national.

Craintes
Il est vrai que la seule crainte qu'inspirait cette nouvelle
évaluation c'était le degré de difficultés des épreuves qui seraient accessibles à tout le monde de façon à confirmer le bien-fondé des choix et des orientations du système éducatif national. Pour le reste, c'était une décision utile pour ne pas dire impérative. Or ne voilà-t-il pas que le ministère de l'Education et de la formation revient sur la formule qui, appliquée sans calculs préalables ni complaisance aucune aurait au moins eu le mérite de mettre chaque acteur de la scène éducative devant ses responsabilités et de permettre l'établissement d'un diagnostic précis et fiable à la lumière duquel seraient apportés les correctifs appropriés.
En effet, étant donné que le ministère du tutelle fait preuve d'intransigeance concernant le rétablissement du concours de « Sixième », l'examen de 4ème, dans sa première formule constituait au moins une barrière contre la médiocrité rampante et une belle promesse pour l'amélioration du niveau des élèves comme l'appellent de leurs vœux tous les enseignants et les parents.
Pour le corps enseignant également le système d'évaluation
actuellement en vigueur a sérieusement porté préjudice au niveau général et à la qualité du « produit » scolaire et ce pour plusieurs raisons. Les enseignants se plaignent de se retrouver dans des situations difficilement gérables avec des classes hétérogènes, cratérisées par des écarts flagrants entre les niveaux des effectifs parmi lesquels figurent immanquablement un nombre, de plus en plus
croissant, d'élèves complètement démotivés, avec, pour comble, l'obligation d'appliquer des procédures et des barèmes d'évaluation dont ils ne sont pas convaincus ni de la pertinence ni de l'efficience.
Tout en réclamant le droit à une concertation préalable, les enseignants approchés considèrent que la controverse de l'examen de 4ème année, formule initiale n'est pas justifiable quant au fond d'autant plus qu'elle rompait avec une situation qui avait porté atteinte à la qualité de la formation et au niveau de nos élèves ce qui n'est pas du tout le cas de la nouvelle formule qui , parce qu'elle ouvre toutes grandes les portes du rachat et parce qu'elle en attribue la prérogative au conseil de l'école, ne sera pas en mesure de réaliser les objectifs pour lesquels elle a été fixée .

Autosatisfaction béate
Pour sa part, l'école, se complaît dans l'autosatisfaction béate, faute de moyens objectifs à même de lui permettre de se situer par rapport à « la norme » de s'auto-évaluer et de mesurer ses performances par rapport aux autres.
Par conséquent, faute d'être en mesure de se prévaloir de l'efficacité pédagogique requise, les écoles font valoir leurs performances essentiellement par le biais des statistiques élogieuses et des taux de réussite tout à fait rassurants quitte à ce qu'ils soient quelque peu artificiels. Ce que l'on prend de ce fait pour un nivellement par le haut pourrait s'avérer en fin de compte être un nivellement par le bas. Le mérite de l'évaluation , dans sa première formule, aurait été , à ce propos, de révéler les lacunes, de mettre à nu les insuffisances et d'identifier les dysfonctionnements à l'échelle des établissements et au niveau du système en entier.
Pour la communauté nationale, l'absence d'évaluation externe, objective et crédible se traduit par des sacrifices inutiles sachant l'importance du budget alloué au secteur de l'enseignement et de la formation. N'oublions pas non plus que l'école tunisienne a toujours constitué un motif de fierté nationale. Nous tenons à ce quelle continue de trôner dans le concert des institutions analogues à l'échelle maghrébine, arabe, africaine et même européenne comme cela a été toujours le cas A ce propos, nous ne risquons pas d'être démentis surtout par les anciennes générations dont bon nombre sont actuellement aux commandes y compris au ministère de tutelle. Pour conclure, nous espérons que le ministère de l'Education et de la Formation surseoira à une année seulement à l'application de la réforme relative à l'évaluation en 4ème année, le temps de mieux préparer l'opinion publique, qui s'émeut outre mesure et inexplicablement d'une mesure dont les bienfaits sont évidents, et de revenir à la première formule, mieux appropriée pour que le système éducatif national
relève le défi de la qualité et s'aligne sur les standards
internationaux. Une deuxième évaluation à la fin de la cinquième année de l'enseignement de base et une troisième en 9ème années seraient même souhaitables, pour ne pas dire indispensables, sachant que notre pays s'oriente sérieusement vers la réhabilitation de la formation professionnelle, ayant impérativement besoin de personnels et de techniciens hautement qualifiés pour mener à terme les projets grandioses qu'il s'apprête à mettre en chantier.


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