Les deux jeunes hommes qui comparurent dernièrement devant la chambre criminelle près le tribunal de première instance de Grombalia, avaient l'air d'être scandalisés eux-mêmes par les faits dont ils étaient pourtant les principaux protagonistes. A la lecture de l'arrêt de la chambre d'accusation, par le président du tribunal ils faisaient profil bas comme pour faire part de leur désolation pour ce qui s'est passé. Le jour des faits la victime était en promenade en voiture avec son fiancé, qui s'arrête en cours de route, devant un marchand de fruits secs. Les deux accusés qui l'épiaient depuis l'instant où il descendit de voiture assiégèrent brusquement le véhicule où se trouvait la jeune fille, et à laquelle ils intimèrent l'ordre de descendre. Mais elle leur opposa un refus net. Le fiancé qui s'aperçut que sa compagne était menacée accourut vers la voiture et grimpa en essayant de démarrer pour fuir les agresseurs. Mais ces derniers occupèrent les sièges arrière du véhicule et lui ordonnèrent sous la menace d'un couteau de cuisine, de se diriger vers une ferme abandonnée. Là ils l'obligèrent à s'arrêter puis ils abusèrent de la jeune fille par la violence, à tour de rôle, tout ne tenant en respect le fiancé, en le rouant de coups. Après avoir accompli leur basse besogne, ils prirent la tangente en emportant au passage le téléphone portable du fiancé, ainsi qu'une somme d'argent lui appartenant. Il ne reste aux victimes, que d'aller déposer une plainte au poste de police le plus proche. Les agents de la brigade criminelle menèrent alors une enquête minutieuse, en procédant à une ratification de la région où se trouvait la ferme, lieu où se déroulèrent les faits, et parvinrent à appréhender les deux agresseurs qu'ils avaient agi sous l'emprise de l'alcool. Ils avaient ajoutèrent-ils, organisé une beuverie le jour des faits, où ils s'adonnèrent à la dive bouteille, jusqu'à sombrer dans un état second. L'état d'ébriété est-il un cas de circonstances atténuantes ou plutôt aggravantes ? Jurisprudence a penché depuis quelque temps vers la deuxième éventualité. L'état d'inconscience dû à l'alcool a été cherché délibérément dans ce cas par l'intéressé qui pouvait l'éviter en s'abstenant de commettre un tel abus. En l'occurrence, les deux accusés ont été pour cette raison déclarés coupables des faits incriminés. L'auteur principal écopa de la prison à perpétuité tandis que son complice fut condamné à 20 ans d'emprisonnement.