Que se passe t-il au Club Africain ? Pourquoi l'équipe n'arrive t-elle pas à développer un jeu cohérent et en adéquation avec ses moyens humains. Pourquoi la formation entrainée par Lechantre n'arrive t-elle pas à vaincre et convaincre en même temps. Certes, le club de Bab-Jedid est deuxième au classement général et ne compte que quatre points de retard sur le leader espérantiste mais il est clair qu'avec le niveau de jeu affiché depuis le début de saison, on voit mal les " Rouge et Blanc " déloger de leur fauteuil les "Sang et Or " qui progressent de semaine en semaine et qui allient le plus souvent le résultat à la manière. Sept buts en neuf matches et des sueurs froides lors du premier tour de la coupe de Tunisie face à un divisionnaire. Le topo n'est guère reluisant pour une équipe qui peut faire mieux. Lechantre ne le sait que trop et il s'attèle à corriger certaines choses, mais est-il entrain de faire bien comme il faut son boulot ? Est-il entrain de convaincre ses employeurs et le public clubiste de la qualité de son travail ? Vraisemblablement non et sa sortie samedi dernier après une qualification difficile face à Al Ahly de Mateur sous les sifflets du public en dit long sur le mécontentement des supporters. En fait, ces mêmes sifflets étaient également adressés à l'adjoint Nabil Kouki et les joueurs. On en voulait un peu à tout le monde et c'est compréhensible. Ce qui l'est moins, c'est quand on insulte les gens...
La mayonnaise ne veut pas prendre ! Il doit bien y avoir une raison pour que le Club Africain n'arrive pas à s'améliorer. D'abord l'absence d'un meneur, d'un joueur capable d'orienter le jeu de l'équipe et de donner le tempo. Un élément capable de faire " jouer " les autres. Sellami est tout le temps blessé et quand il ne l'est pas, il ne peut jouer quatre-vingt-dix minutes durant sur le même rythme. Khaled Melliti n'arrive pas à percer peut-être bien parce qu'il ne joue pas régulièrement. Il est là un match sur deux et n'arrive par conséquent pas à s'imposer. En fait, ce qui a porté préjudice au Club Africain, ce sont indéniablement ces changements fréquents d'une journée à une autre avec pour chaque dimanche une formation différente de la précédente. Lechantre s'est trouvé plus d'une fois obligé à opérer des changements mais il l'a également fait au moment où l'on s'y attendait le moins quand l'effectif était au complet. Les nouveautés n'ont jamais manqué et ce n'est guère un reproche car les résultats lui ont, plus d'une fois, donné raison. Pour chaque match sa vérité, c'est certainement son crédo mais cela a fini par avoir des répercussions sur le niveau de jeu de l'équipe qui stagne et qui, à la limite ne s'améliore pas. Le Club Africain a besoin de stabilité au niveau de l'équipe-type car ce n'est que de cette façon que les joueurs apprendront à jouer ensemble.
Une attaque timide. Si l'attaque clubiste ne marque pas, Lechantre n'en est pas le seul responsable. Les causes sont multiples et la principale nous semble évidente et elle concerne la valeur intrinsèque des joueurs clubistes. Otorogu n'aurait jamais du atterrir au parc A et son recrutement est un flop plus que confirmé. Akrout a du mal à retrouver son meilleur niveau et avec le rythme de vie qu'il mène, il lui sera difficile de le faire. En plus, il s'agit d'un joueur qui ne peut briller qu'avec une équipe qui joue le contre. Akrout est le genre de joueur qui privilégie les surfaces de réparation aérée... Mouihbi n'est plus aussi percutant et sa forme actuelle ressemble de loin à sa forme d'antan. Messâadi a lui aussi régressé et ces apparitions en sont la preuve. Que reste t-il seulement deux joueurs, à savoir Traoré et Dhaouadi. Le premier est plus intéressant quand il commence le match à partir du banc alors que le deuxième est sans conteste le meilleur clubiste depuis le début de la saison et nous avons du mal à imaginer le Club Africain sans lui. Nous avons pu le constater samedi en coupe de Tunisie. Sans Dhaouadi, le Club Africain ne pèse pas lourd et son attaque est loin de pouvoir inquiéter les équipes qui ont une assise défensive digne de ce nom.
Les matches de vérité! La reprise du championnat sera décisive pour les Clubistes. La dixième journée nous édifiera un peu plus sur le Club Africain car il sera soumis à rude épreuve devant une équipe sahélienne condamné à vaincre après son élimination en coupe de Tunisie. Le reste de cette phase aller sera déterminant pour les Clubistes et déterminera l'avenir proche de Lechantre. Il a été hué face à Al Ahly de Mateur, ses choix tactiques sont loin de faire l'unanimité et il s'est compliqué la vie en optant pour chaque match un schéma différent. Les joueurs sont désarçonnés et ce n'est pas de cette façon qu'ils apprendront à mieux jouer ensemble. Enfin, une question nous turlupine et elle concerne les relations de Lechantre avec ses employeurs et son proche entourage. On parle de rapports tendus mais c'est une information à prendre au conditionnel, que nous n'avons pas pu vérifier car les langues sont difficiles à délier dès qu'il s'agit d'aborder un sujet pareil.