* La controverse « génériques /princeps » est passée de mode. Question de coûts... Le gouvernement cherche à élever le taux d'utilisation des médicaments génériques en Tunisie qui atteint actuellement près de 31%, et ce dans le cadre de la politique tendant à réduire les coûts des soins et des médicaments. La question de la substitution des médicaments génériques et des produits biosimilaires aux médicaments et produits biologiques originaux a constitué l'un des principaux thèmes des 14èmes journées pharmaceutiques tunisiennes dont les travaux ont été ouverts, hier, à Gammarth, avec la participation de nombreux pharmaciens tunisiens, de directeurs de laboratoires pharmaceutiques et des conférenciers de Tunisie, France et Suisse. La manifestation étalée sur deux jours est organisée, par la Société des sciences pharmaceutiques de Tunisie qui fête son 40ème anniversaire Le secteur pharmaceutique en Tunisie est impliqué à plus d'un titre dans la question de la substitution des médicaments, notamment en tant que producteur de médicaments mais aussi parce que la législation tunisienne permet, depuis 2008, aux pharmaciens de substituer des médicaments génériques aux médicaments originaux prescrits dans les ordonnances médicales, sous certaines conditions.
Substitution et traitement des maladies neurologiques Or, comme l'a indiqué Mme Chédlia Fendri, présidente de la Société des sciences pharmaceutiques de Tunisie, la substitution de médicaments génériques aux médicaments originaux bénéficie du consensus de la communauté scientifique mais la substitution de produits biologiques similaires à des produits biologiques originaux suscite encore des discussions et des débats au sein de cette communauté. Aussi, cette question a-t-elle été inscrite à l'ordre du jour de ces 14èmes journées pharmaceutiques tunisiennes pour faire plus de lumière sur la situation, car la manifestation a notamment pour objectif de contribuer à la formation continue des pharmaciens. L'autre thème de ces journées intéresse le traitement des maladies neurologiques et des progrès récents accomplis dans ce domaine. Une des communications est présentée par le professeur Bernard Baertschi, de l'Université de Genève, sur l'utilisation des neuromédicaments dans des buts non thérapeutiques. Parmi les autres conférences relatives à ce thème, signalons une communication sur l'actualité en pharmacologie et recherche fondamentale concernant la maladie de Parkinson, par le Dr Mehdi Dridi, de la Faculté de pharmacie de Monastir, et une autre sur le traitement des démences par le Dr Frédéric Assal, neurologue suisse. Plusieurs professeurs confirmés ont été conviés à l'animation de la table ronde sur la substitution et les biosimilaires, en vue de discuter des problèmes et des perspectives relatives à cette question, de ses aspects juridiques en Tunisie et de la situation des biosimilaires en Europe. Donnant le coup d'envoi de la manifestation, Mme Najoua Miladi, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la santé publique, a passé en revue certains indicateurs du secteur qui paraissaient plutôt moyens. Il existe en Tunisie un pharmacien pour 3380 habitants, contre un médecin pour 860 habitants. La production nationale de médicaments couvre 50% des besoins nationaux dans ce domaine. Elle a émis l'espoir de voir la part des médicaments génériques croître dans l'utilisation des médicaments en Tunisie et dépasser le taux actuel de 31% de manière à pouvoir réduire les dépenses dans ce domaine. D'autres mesures à caractère procédural sont prévues à cet effet, concernant le registre des médicaments et leur classification en fonction de leur importance thérapeutique. L'Etat entend aussi aider les intervenants dans les secteurs sanitaire et pharmaceutique à constituer des consortiums pour l'exportation des services sanitaires et des médicaments. L'adoption d'une législation propre aux maladies infectieuses est également au programme. L'ouverture de ces 14èmes journées pharmaceutiques tunisiennes a été marquée par la remise du prix ''SAIF'' en recherches pharmaceutiques aux lauréats de cette année, Mme Senda Bahri et Hammouda Ibaba. La valeur de cette distinction instituée à l'initiative des Laboratoires '' SAIF'' pour encourager les recherches pointues dans le domaine, est de 5 mille dinars.