La culture de gestion des entreprises prévalant en Tunisie et le caractère familial des entreprises tunisiennes favorisent un modèle de gestion et d'organisation des entreprises basé sur la centralisation du pouvoir de décisions incompatible avec les exigences et les règles du management et de l'organisation modernes des entreprises qui privilégient le partage des responsabilités et l'implication profonde du personnel. Les animateurs d'un séminaire sur l'organisation et le management, comme leviers des performances des entreprises, organisé, ce jeudi 29 mars 2007, à la maison de l'exportateur, à Tunis, à l'initiative de la Chambre tuniso-française du commerce et d'industrie, ont, ainsi, mis en garde contre les risques majeurs ''d'une direction responsable de tout et qui n'accepte pas de déléguer une partie de ses pouvoirs à des collaborateurs compétents et responsabilisés, choisis selon des profils définis, à l'avance, en fonction des tâches assignées'' et non pas pour des considérations de personnes, car, on a souvent tendance à adapter les profils aux personnes, alors que dans une structure, réellement performante , ce sont les personnes qui doivent être adaptées aux profils et posséder les compétences que ces profils réclament. En effet, ''réussir, aujourd'hui, pour une entreprise c'est passer par l'implantation d'une organisation où tout le monde est bien positionné'', ont-ils affirmé De cette façon, l'entreprise peut assurer à son personnel les conditions propices pour travailler en équipe, et fédérer les compétences individuelles de chacun de ses cadres et agents pour la réalisation des objectifs collectifs de l'entreprise.
Risques de centralisation L'accent a été mis, à ce propos, sur les risques qui guettent les entreprises faute d'un management et d'une organisation modernes, comme l'absence de vision globale, ou encore les retards au niveau de la prise des décisions, mais le plus grand danger auquel se trouve exposée l'entreprise fortement centralisée est de voir sa direction totalement aspirée par la gestion du quotidien, au détriment des grands dossiers stratégiques liés au développement et à la croissance de l'entreprise. Aussi, la décentralisation et la délégation de pouvoirs doivent se traduire par une autonomisation des collaborateurs responsabilisés et des départements qu'ils dirigent, afin d'aboutir à une implication effective, efficace et productive. Au même moment, les règles d'organisation moderne exigent une coordination optimale entre les départements à travers une plus grande circulation de l'information interne. C'est, dans cet esprit, que le président de la Chambre tuniso-française du commerce et d'industrie (CTFCI), Foued Lakhoua , a insisté, à cette occasion, sur la nécessité d'opérer les corrections qui s'imposent, soulignant que ''le changement est devenu un enjeu capital pour les entreprises qui doivent faire preuve de réactivité toujours plus grande face aux évolutions des marchés. Selon lui, les indicateurs de performance ne se cantonnent plus seulement aux seuls critères financiers, mais aussi dans le capital humain de l'entreprise qui est devenu un actif déterminant dans l'appréciation que l'on peut porter sur l'entreprise. Toutefois, sur ce plan aussi, les conférenciers appartenant au cabinet de conseil en Organisation et Management '' PMGI Maghreb'' et les participants au séminaire dont beaucoup de chefs et de cadres d'entreprises et d'Organisations et associations de développement, ont insisté sur l'importance croissante acquise par les compétences comportementales des cadres et agents des entreprises, outre leurs compétences scientifiques et techniques.