En période d'épidémie, le virus A (H1 N1) prend le pas sur tous les autres virus. Les spécialistes ne parlent même pas de grippe saisonnière, car elle est dominée par le sous-type H1 N1 variant. Dans ce cadre, le Professeur Salah Ben Lakhal, chef de service de réanimation à La Rabta explique qu' « actuellement le virus (H1 N1) variant est devenu majoritaire et toute personne qui attrape la grippe est supposée être atteinte de celle qui est porcine ». C'est ce qui explique d'ailleurs la décision prise par le ministère de la Santé publique à savoir le non recours à l'analyse automatique. Depuis des semaines, le laboratoire de virologie à l'hôpital Charles Nicolle n'effectue ce genre d'analyses que pour les cas ou les formes les plus graves et aux personnes à risque et les femmes enceintes. D'ailleurs, le spécialiste précise qu'il n'y a pas besoin de prélèvement. Dès lors les citoyens présentant des symptômes grippaux n'ont qu'à se soigner auprès de leur médecin.
Les formes graves Expliquant les formes graves, le Pr Ben Lakhal souligne qu'il s'agit bien de la fièvre qui ne répond pas au traitement et qui est de 38,5 degrés. Autre signe, l'essoufflement c'est-à-dire le rythme respiratoire accéléré. Les signes neurologiques (vertige, confusion, trouble de vigilance et déconcentration), l'hypotension et le vomissement sont les autres formes graves impliquant une analyse dans le laboratoire de virologie à l'hôpital Charles Nicolle. Pour ce qui est des formes graves chez les enfants ou les nourrissons, ce sont le refus d'alimentation et les signes de déshydratation. Les analyses sont par ailleurs effectuées sur les patients ou les personnes à risque souffrant de pathologies chroniques essentiellement les insuffisances rénales, respiratoires, cardiaques, hépatiques et ceux ayant des problèmes d'immunodéficience (Personne vivant avec le VIH et autres...). Egalement, « les femmes enceintes et les personnes âgées présentant des formes graves sont prélevées et traitées au Tamiflu », ajoute le professeur Ben Lakhal. Si non, toutes les autres formes de grippe notamment saisonnière sont soignées au traitement classique. Mais le spécialiste rappelle que la prévention reste parmi les solutions requises pour lutter contre cette épidémie qui gagne du terrain de jour en jour. Les patients doivent être isolés dans la mesure du possible tout en portant des bavettes afin de ne pas contaminer les autres personnes. De plus la vaccination est une arme pour cerner le virus et surtout diminuer sa propagation d'autant plus que la contamination débute 24 heures avant les symptômes cliniques et se poursuit 5 à 7 jours après leur apparition. En d'autres termes, la contamination s'effectue en période d'incubation et s'accentue lors de la phase d'état, « c'est la période la plus contagieuse », ajoute le chef de service. Sana FARHAT ----------------------------------- Et le vaccin contre la grippe saisonnière ? Nombreux sont les Tunisiens qui se sont fait vacciner contre la grippe saisonnière. Mais ils s'interrogent sur son efficacité alors que la grippe A prédomine toutes les autres formes de grippe. A cet égard, le Professeur Ben Lakhal précise que la vaccination contre la grippe saisonnière permet de les protéger contre l'épidémie de sous-types.