Au soir de notre humiliante élimination des joutes mondiales au Mozambique, l'unanimité s'était faite pour la première fois autour de la nécessité, de l'urgence de faire appel à Faouzi Benzarti au chevet de notre onze national à l'agonie. Mieux, sur canal 21 et deux semaines avant le déroulement de ce match de malheur, Chokri El Ouaer pressait déjà les instances dirigeantes à opter pour ce choix en mettant un terme à la collaboration néfaste avec le portugais.
Finalement, et une fois l'affaire du mondial irrémédiablement dans l'eau, capotée, on se résolut sous la pression de la rue, une première dans nos annales au niveau de la sélection, de faire appel au messie Faouzi. Ne disposant que d'un laps de temps trop court pour mettre sur pied un ensemble de nature à nous valoir la plus haute marche du podium en Angola, le mot d'ordre était de laisser le technicien travailler sans lui mettre la pression outre mesure et de l'aider soit par des encouragements judicieux soit, par défaut, en l'épargnant des critiques acerbes et destructives. L'homme étant connu par un caractère fougueux, bouillonnant, farouche. Toute la Tunisie sportive connaît ses emportements et ses frasques sur le banc où il devient « invivable » et pour ses joueurs et pour ses collaborateurs. Mais une fois le coup de sifflet final de la rencontre retenti, Faouzi se métamorphose miraculeusement et redevient la crème des hommes, affable, calme, prévenant, allant même jusqu'à présenter ses excuses à un entourage qu'il aurait offusqué préalablement. Il est comme ça et on ne le change pas.
Mais contre toute attente, et les échos de la conférence de presse du sélectionneur national ne se sont pas encore dissipés de l'enceinte de la salle de réunion au sein du siège de la FTF, que les critiques les plus tendancieuses de s'abattre sur l'homme le descendant en flammes. Tout est contesté chez lui : sa participation la veille à une émission TV, le choix de ses adjoints Sami Trabelsi et Ali Boumnijel ; encore heureux que Hizem ait échappé au lynchage médiatique !
La liste des convoqués a constitué le plat de résistance avec des reproches se référant aux convoqués et aux oubliés pour l'heure. Les raisons qu'il avait avancées justifiant l'appel des uns et la non convocation des autres. Même le lieu du stage aux Emirats n'a pas été épargné.
Est-ce de la sorte que l'on pourrait aider un entraîneur tunisien dans sa délicate mission surtout qu'il ne dispose que d'une poignée de journées pour tenter de créer une osmose au sein du club Tunisie avec de nouvelles traditions, une nouvelle conception dans la perception d'appartenir à notre onze représentatif ?
Lui mettre la pression d'entrée avec des insinuations frisant à la limite avec la perfidie ne nous avance à rien et risque d'emblée de saboter ce nouvel élan vers des jours meilleurs de notre jeune sélection. A bon entendeur...